15 vins plus tard, voici ce que j’ai retenu de cette dégustation. J’ai marqué d’une étoile (*) les 6 vins qui m’ont fait la meilleure impression, dans leur catégories de prix respectives.
Je note vos commandes jusqu’à ce mardi 29 juillet inclus.
Vins mis à votre disposition pendant la première quinzaine du mois d’août.
Vous pouvez également consulter les fiches détaillées des vins sélectionnés via cette page. Je recommande chaudement de parcourir ces fiches, elles regorgent d’informations supplémentaires: pour faire un choix éclairé.
Les sept premiers vins sont blancs, les six derniers sont rouges. Et les deux rosé sont au milieu.
Ce ne fut pas un grand succès populaire, la date -choisie avec une témérité certaine- s’avérant peu porteuse. J’affirme néanmoins que les participants ne se sont pas ennuyés, ayant goûté des vins singuliers, étonnants, (a)typiques, charmants et charmeurs.
Et une surprise pour clore la dégustation: voir en fin d’article le vin en supplément.
Lafage, Côtes Catalanes, Centenaire 2024 (€ 13,00):
Aromatique et frais, Centenaire a fait honneur à ses vignes -qui l’eût cru-, centenaires: un vin souriant, exubérant, sur le fruit bien mûr. Vin de tous les jours qui ne déplaira à personne, grâce à un parfait équilibre entre rondeur et vivacité. Le vin sympathique par excellence.
(*) La Janasse, Côtes du Rhône 2024 (€ 14,00):
Domaine bénéficiant d’une grande réputation pour ses Châteauneufs-du-Pape. A noter le passage en bio (après trois années de conversion) et le degré alcoolique particulièrement léger (12,50%). Comparaison instructive avec le vin précédent: sud de la France, millésime 2024 et assemblage basé sur le grenache blanc/la roussanne. Celui-ci est moins exubérant, moins extraverti, plus en finesse et en élégance.
(*) Albet i Noya, Penedès, 3 Macabeus 2022 (€ 14,50):
Le Domaine est un -voire le- pionnier du bio et de la biodynamie en Espagne. Etonnant de déguster un vin citronné sous cette latitude ! C’est punchy en diable ! Une expression spécifique du cépage en macabeu de vieilles vignes. A l’aveugle, personne ne mentionnera ni la Catalogne, ni l’Espagne. Se goûte très bien maintenant (le millésime 2022 a eu le temps requis pour se fondre harmonieusement).
(*) Forjas del Salnes, Rias Baixas, Cies 2023 (€ 21,00):
Voici le premier membre d’une comparaison galicienne: un vin océanique (le vignoble est planté en face de l’île de Cies), 100% albariño. Et océanique, il l’est ! Verticalité saline, minéralité, demi-puissance mais précision diabolique. Il faut oublier l’ananas qui caractérise souvent le cépage: la structure domine l’aromatique. Cies m’évoque parfois le riesling, cette fois-ci, je l’ai trouvé chablisien.
Rafael Palacios, Valdeorras, Louro 2023 (€ 25,00):
Voici le deuxième membre de la comparaison galicienne: un vin montagnard (comptez 3 heures de route pour rejoindre l’océan), 100% godello. Style radicalement différent du précédent: ils n’ont vraiment que la région et le millésime en commun. Le nez commence sur un léger boisé fumé très élégant. Le vin est dense, crémeux et m’évoque plus l’automne que l’été. Chaque fois que je le déguste, ce vin m’épate: on croit l’avoir compris à la première gorgée, puis l’on se compte qu’il y a des couches de goût l’une par-dessous l’autre. A boire sans hâte ni frénésie.
Nicolas Maillet, Bourgogne Aligoté 2023 (€ 24,00):
Un peu comme le Muscadet, l’aligoté a été négligé pendant une longue période sous prétexte qu’il serait d’une acidité rédhibitoire et d’une maigreur déprimante. Aujourd’hui, chez les meilleurs vignerons, les choses ont radicalement changé. Pensons à l’appellation Bouzeron (toujours 100% aligoté), aux aligotés parcellaires de Sylvain Pataille et à la mise en avant du cépage en période de bouleversement climatique. Nicolas Maillet répète en 2023 le magnifique 2022: bien sûr le vin est vif, mais il présente aussi beaucoup de gras et une pureté d’anthologie. C’est absolument délicieux ! A l’aveugle, qui mentionnera le cépage ?
(*) Nicolas Maillet, Mâcon-Verzé, Le Chemin Blanc 2023 (€ 29,00):
Le 2022 constituait une réussite majeure, sans doute difficile à égaler. A ma modeste échelle, j’en ai vendu beaucoup. C’est un vin important pour Anthocyane. Il y a quelques semaines, en m’apprêtant à déguster le millésime 2023, Je ressentais un certain stress: serait-il à la hauteur de son prédécesseur ? Pourrais-je le recommander à ceux et celles qui ne l’auront pas goûté ? Ouf, la réponse est un oui majuscule. Samedi, il a été éblouissant. Le Chemin Blanc est décidément un grand vin, à la perfection technique impressionnante. Certains diront qu’il lui manque un grain de folie. M’ouais …: quelle pureté, quelle intensité, quelle persistance !
Shelter Winery, Baden, Rosé de Noir 2024 (€ 14,00):
Un rosé de pinot noir d’une grande délicatesse: le profil est presque celui d’un vin blanc. Ne pas servir au jardin en accompagnement de viandes grillées, il n’y résisterait pas. Son destin est de s’accorder avec des salades ou d’autres plats légers. Rosé aérien et subtil, ce qui me semble plutôt rare dans cette catégorie de prix.
Yves Leccia, Île de Beauté, YL (rosé) 2024 (€ 18,00):
Rien à voir avec le vin précédent, si ce n’est la couleur et le millésime. Voici un rosé gourmand, frais et assez puissant, prêt pour toutes les batailles, de l’apéro jusqu’au poisson grillé. Quelques petits tannins qui contribuent à l’énergie dégagée par ce niellucciu. S’il n’est pas bu en 2025, il sera tout aussi bon en 2026.
Gilles Bonnefoy (La Madone), Côtes du Forez, Diorite 2024 (€ 14,00):
Nouvelle cuvée de jeunes vignes, sur granit (ce n’est donc pas un terroir volcanique). Ne pas confondre avec Dacite. Rouge léger, à boire frais. Substitut intéressant pour celles et ceux qui fuient le rosé ou qui souhaitent se donner le choix des armes. Très léger en alcool, couleur assez pâle. Poivré et fruité. Pas de tannins. Certes gamay, mais pas Beaujolais.
Envinate, Albahra 2023 (€ 16,50):
L’étiquette ne permet pas de percer le mystère de ce vin d’altitude (800 mètres !), élaboré dans l’arrière-pays de Valence (en Espagne, pas en France). Je suis frappé par la matière voluptueuse et soyeuse, avant le retour de bons tannins. C’est fruité et épicé, avec passage par le bois pour le rare cépage moravia.
(*) Gilles Bonnefoy (La Madone), Urfé, Mi-Noir Mi-Bouze 2024 (€ 17,50):
Une curiosité, à savoir l’assemblage du gamay « classique » avec un gamay « pas classique du tout »: le gamay de Bouze (avec un « z », j’insiste). La signature est celle du millésime 2024 au Domaine (léger en alcool, pimpant), mais avec beaucoup de concentration. Fruits noire et intensité. Profil un peu sauvage, mais moins qu’en 2023. Terroir volcanique. Vin nature (0% de soufre), à boire de préférence en une unique journée. Et vous avez ma parole: ce vin est loyal et marchand. Pas de compromis !
Alegre Valgañon, Rioja, Tinto 2021 (€ 18,00):
Vin qui a bénéficié de quelques années de vieillissement en cave. Puisque l’importateur le propose encore, autant profiter de ce grand millésime en Rioja. Vinification classique, avec une volonté de reconnecter avec les méthodes ancestrales. On se situe beaucoup plus près du style « Lopez de Heredia » que du style « Roda ». Vin fondu, assez puissant, prêt à boire.
(*) Viticola Mentridana, Mentrida, El Mentridano 2022 (€ 19,50):
Sans doute le vin le plus surprenant proposé pendant cette dégustation. Un 100% grenache comme on n’en boit jamais. Provenance: Sierra de Gredos (au sud-ouest de Madrid), le nouvel Eldorado des « grenachophiles ». Couleur très pâle, nez parfumé, bouche pleine de jus et de matière. Certes 14,50% d’alcool, mais sans impact négatif sur la dégustation. Je suis plus que séduit. Selon l’adage, cela ne plaira pas à tout le monde mais j’assume ! Vin qui plonge ses racines (sic) dans un passé presqu’oublié.
Vietti, Langhe, Perbacco 2022 (€ 25,00):
Après un 2020 d’anthologie, ce Perbacco 2022 fait presqu’aussi bien, ce qui n’est pas peu dire. Assemblage de jeunes vignes, en partie à Barolo et en partie à Barbaresco. J’essaye d’éviter ce type de comparaison mais dans le cas qui nous occupe, je fais exception: petit Barolo me semble tout-à-fait pertinent ! Un nebbiolo jeune et pourtant accessible ? Perbacco est la réponse. Bien sûr, il y a du tannin, le cépage ne se prêtant pas à l’absence de tannins. Mais c’est équilibré, fruité, épicé et ne demande qu’à escorter une viande rouge. Maintenant ou dans cinq ans.
Et en supplément au programme : La Madre, Vermouth, White Dry (€ 16,00):
Donc un vermouth, à savoir des plantes et des herbes aromatiques macérées dans l’alcool qui extrait les arômes, puis filtration de ce liquide et mélange à un vin blanc, en l’occurrence catalan (grenache blanc et macabeu). On ajoute du sucre et on mute jusqu’à obtenir un degré d’alcool de +/- 17%. On termine par un élevage en tonneaux.
J’ai profité de la présence des participants à la dégustation pour tester ce produit étonnant. Cela a manifestement plu, certains dégustateurs souhaitant en acheter.
Le vermouth peut se boire nature, additionné de glaçons et de tonic ou comme base de nombreux cocktails. Il permet d’abaisser le titre d’alcool du mélange lorsqu’il est ajouté à un alcool à 40%. La présence de sucre dans le vermouth va adoucir le mélange tout en apportant des notes aromatiques, d’où un cocktail plus complexe. On le retrouve ainsi notamment dans le Negroni, l’Americano et le Manhattan.
Une fois la bouteille ouverte, peut se conserver au réfrigérateur pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Peut également être utilisé -en petite quantité- pour aromatiser une sauce.
J’ai marqué d’une étoile (*) les 6 vins qui m’ont fait la meilleure impression, dans leur catégories de prix respectives.
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Vins mis à votre disposition pendant la première quinzaine du mois d’août.
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