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Oyez, oyez, demandez le programme !

samedi 29 avril: dégustation d’une quinzaine de très bons vins

Je me réjouis de partager une série de vins que j’ai eu l’occasion de goûter moi-même pour la plupart en mars et en avril. Beaucoup de vins ont été éliminés pour cause de banalité, de déséquilibre ou de rapport qualité/prix peu excitant. Restent donc ceux qui sont sortis vainqueurs de mes dégustations récentes: ils ont successivement convaincu leur importateur, puis votre serviteur.

Je privilégie la diversité: domaines encore peu connus, destinations exotiques, nouveau millésime ou nouvelle cuvée issus de domaines que j’apprécie -que vous appréciez- depuis longtemps et vrais classiques.

Mon goût personnel m’oriente en priorité vers les vins élégants, pas trop chargés en alcool et peu marqués par leur élevage. Je m’intéresse à la complexité (multiplicité des arômes), à la longueur (persistance en bouche), à l’équilibre (harmonie entre les goûts), à l’intensité (concentration et énergie) et à la spécificité (originalité, personnalité). Si vous souhaitez mieux connaître ma grille de lecture du vin, j’y ai consacré une explication détaillée.

Et donc, quel programme ? Doublettes !

Pour la première fois, voici deux vins en provenance de Chypre, plus précisément du Domaine Kyperounda. D’accord, c’est vachement exotique, mais la presse spécialisée s’accorde pour affirmer qu’il s’agit du meilleur Domaine de l’île. Caractéristiques: un vignoble en haute altitude (plus de 1.300 mètres) et le cépage xynisteri que vous ne trouverez nulle part ailleurs.

Après l’Europe presqu’asiatique, voici l’Europe presque belge, puisque je vous propose deux vins lorrains, en appellation Côtes de Toul, issus d’un cool climate: tant l’auxerrois (blanc sec) que le pinot noir offrent délicatesse et jolie concentration. Avant le déferlement du phylloxéra, la Lorraine comptait des milliers d’hectares de vignes. Au milieu du 20ième siècle, il en restait …150 hectares. Le Domaine Vosgien fait partie d’une petite élite bien décidée à redorer le blason de la région, en blanc comme en rouge.

Ah, voici un domaine que je suis depuis bientôt 10 ans: le Domaine de La Madone, en appellation Côtes du Forez, entre Lyon, Roanne et les contreforts du Massif Central. Le Gamay sur Volcan est une valeur sûre, et je choisis cette fois de faire goûter également le Gamay sur Granit, encore appelé Dacite. Juteux, souriant, frais, top. Le Domaine travaille en biodynamie et n’utilise le soufre qu’en quantités minimales.

Une autre excursion exotique, vers la plaine de la Bekaa, au Liban. Comme pour les deux Chypriotes cités ci-dessus, il s’agit d’un vin de haute altitude (1.400 mètres), 100% issu du cépage cinsault. Peu de couleur et beaucoup d’arômes. Pas de tannins et une vraie personnalité. Ne ressemble pas aux cinsault français: le Domaine Terre Joie incarne le cinsault libanais. Pour le vérifier, voici Ze Cinsault du Domaine du Pas de l’Escalette en millésime 2020: il porte avec panache un profil qui peut sembler chaud (15%). Or, non, ce qui frappe c’est une combinaison gagnante entre finesse et fraîcheur, qui repose sur des petits tannins de qualité.

Je ne résiste pas à placer dans la dégustation le pinot noir 2020 du Domaine Knab. On est en Allemagne, à quelques kilomètres de la frontière avec l’Alsace. Le millésime 2019 a connu un grand succès -largement mérité- et ce nouveau millésime me semble confirmer les qualités du précédent. Si vous aimez jouer, glissez ce vin “à l’aveugle” au milieu d’une série de Bourgognes de belle qualité …et puis appréciez les commentaires des dégustateurs ! Les vieilles vignes, le terroir volcanique, l’élevage intelligent composent ensemble un tableau de toute beauté. Voyons également ce que ce même Domaine est capable de faire avec ses vieilles vignes de chardonnay. Ce 2021 pousse le dégustateur à éviter tout jugement à l’emporte-pièce: ce blanc peu boisé fait dans la nuance, c’est un discret qui murmure plus qu’il ne crie. Mais quel joli murmure ! Prenez le temps de l’apprécier.

Coïncidence heureuse: deux importateurs m’ont proposé chacun un Domaine de Corse: Yves Leccia d’une part, Sant Armettu d’autre part. Le nord et le sud de l’île, Patrimonio face à Sartène. E Croce 2020 est élaboré avec du nielluccio, le nom local du sangiovese italien que l’on retrouve entre autres en Chianti et en Brunello. Ce vin présente une couleur assez pâle, un nez fin et subtil. En bouche, c’est un vrai vin du sud, mais sans donner à l’alcool un rôle inopportun. Bons tannins qui doivent encore se fondre. Rosumarinu 2022 présente une robe encore plus claire et un nez aérien, pur et délicat. La bouche est fraîche et infusée, presque sans présence tannique: c’est un 100% sciaccarellu, un cépage que l’on compare régulièrement au pinot noir.

On se projette vers le nord, pour se retrouver en Loire occidentale. D’abord en pays nantais avec la Folle Blanche 2022 du Domaine Luneau-Papin: ce cépage, souvent dédaigné, est capable du meilleur lorsque ses rendements sont limités. Un parfait compagnon pour les fruits de mer et un tout aussi sympathique apéritif. Puis en Anjou pour découvrir une nouvelle cuvée du Clos de Galerne, Domaine jeune mais très prometteur. Ce Ronceray 2021 est élaboré avec des parcelles traditionnelement dévolues à l’élaboration de vins liquoreux (Chaume premier cru et Quarts-de-Chaume grand cru): le vigneron, Cédric Bourez, vinifie ces raisins en sec et crée un vin de feu et de sel !

Et pour finir en apothéose, Château Le Puy Emilien 2020, un Bordeaux de style traditionnel. Cela ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais je suis convaincu que certains amateurs en seront fous ! Une expression du merlot qui évoque un monde franchement “pré-parkérien”: si vous aimez le Bordeaux tel qu’on le fait généralement aujourd’hui, avec beaucoup de tout (couleur, alcool, boisé, euros, …), je vais vous perturber en vous confrontant à l’antithèse de ce qui précède. Emilien est plein d’arômes de fruits rouges, avec quelques nuances forestières. Les tannins sont veloutés, il y a beaucoup d’énergie ! C’est prêt à boire, mais peut se conserver au moins 20 ans.

Vous êtes les bienvenus ce samedi 29 avril, à partir de 10 heures. Il n’est évidemment pas nécessaire de participer à la dégustation pour commander les vins qui y sont présentés.

Nous aimons tous avoir le choix, mais nous n’aimons pas forcément choisir. C’est un paradoxe qu’il est facile de contourner: sur base de l’information que vous me transmettez, je me charge avec plaisir de vous soumettre une proposition personnalisée. Vous ne m’ennuyez pas, vous me faites plaisir !

Je rassemble toutes les commandes le mardi 02 mai, en fin de journée. Vous pouvez passer votre commande via le magasin en ligne ou via e-mail (en mentionnant la référence du vin, pour éviter tout éventuel malentendu).

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La Loire en dégustation

Dégustation d’une dizaine de vins de Loire ce samedi 21 août, entre 10 et 18 heures. Je sais, je m’y prends tard, ça m’est venu hier en début d’après-midi, en bavardant avec un importateur.

Bernard Baudry, Le Rocher des Violettes, La Madone, Les Corbillières, Luneau-Papin, Pellé: on goûte mes classiques.

Chenin, melon et sauvignon. Cabernet franc. Et une bulle, aussi originale qu’originelle, qu’il faut vraiment goûter. Des sources du fleuve (Côtes du Forez) jusqu’à son embouchure (Muscadet Sèvre & Maine), en passant par Sancerre et la Touraine. Surtout du millésime 2020, avec une incursion vers un millésime à maturité (2015, 2018).

Pour le plaisir, par nostalgie et sur le bar: une cuvée du Château de Bois-Brinçon (Anjou). Bois-Brinçon a été en son temps (mars 2015) le dernier domaine importé en direct par Anthocyane. On goûtera donc un millésime ancien, en rouge ou en moelleux, en fonction de mon humeur du jour.

Scene on the Loire, J.M.W. Turner (1775-1851)

Comme j’avais trop peu de rouges dans cette dégustation, je me suis permis de rajouter un Beaujolais glouglou de chez Lapierre et Les Petits Pas du Pas de l’Escalette en millésime 2020.

Pour arriver sans encombres jusque chez moi, jetez un œil à cette page.

Commandes jusqu’au mardi 24 août inclus, de préférence via le magasin en ligne.

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La Madone: volcan !

Le Domaine de La Madone se situe dans l’aire d’appellation Côtes du Forez. D’un point de vue viticole, cette appellation appartient à la Loire. Les sources de la Loire jaillissent à proximité et nous sommes dans le département de la Loire (préfecture: St-Etienne). Cela dit, on a souvent pris le raccourci de limiter la Loire du vin à ce qui se passe entre Muscadet et Sancerre/Pouilly-Fumé, via Anjou, Saumurois et Touraine.

Une fois parvenus à Sancerre, pour rejoindre le Domaine de La Madone, il faut reprendre la route plein sud et rouler pendant …250 kilomètres avant de rejoindre le village de Champdieu, là où est installé Gilles Bonnefoy, le vigneron. Disons qu’il s’agit d’une autre Loire, géographiquement proche du Massif Central. Un autre rapprochement fait du sens: le Beaujolais avec lequel les Côtes du Forez partagent l’usage du cépage gamay.

des pentes vertigineuses…

Poursuivons encore dans notre approfondissement du folklore local: l’appellation Côtes du Forez ne s’applique qu’aux vins rouges et rosés. Pour les blancs, c’est Urfé qui prend le relais. Je ne suis pas sûr que cela facilite la tâche du consommateur.

C’est avec le millésime 2012 qu’Anthocyane a entamé la vente des vins du Domaine de la Madone. Depuis, je n’ai fait l’impasse que sur le seul millésime 2016, non parce qu’il aurait été décevant, mais parce que je n’avais pas trop la tête dans le vin lorsque ce millésime a été commercialisé.

Gilles Bonnefoy, vigneron sur volcan

Gilles Bonnefoy est un type sérieux et très déterminé: il savait que convaincre la presse spécialisée serait une entreprise de longue haleine. Le Forez c’est un Far-West au-delà duquel il n’y a plus rien si ce n’est un gros paquet de volcans éteints. Il a fallu être patient, mais, dans son édition 2020, le guide vert de la Revue du Vin de France présente enfin le Domaine, avec des commentaires très positifs. Un an plus tard (édition 2021), c’est la consécration, via une première étoile.

Le choix du bio a été effectué dès 2001 et la biodynamie est d’application depuis 2008.

Les mises en bouteilles se font de manière précoce, avec un très léger sulfitage, l’élevage des rouges s’effectue exclusivement en cuve inox, les vins du millésime 2020 sont déjà disponibles et c’est donc le moment de les présenter.

En blanc, la Roussanne de Madone 2020. On associe généralement le cépage roussanne à la vallée du Rhône (où elle est souvent assemblée avec la marsanne) ou à la vallée de l’Isère (en appellation Savoie Chignin-Bergeron). Voici la version forézienne: vignes plantées en 2001 dans 100% de roches volcaniques sur le flanc du volcan de Purchon, exposition sud, pente de 45%. Au sommet, la statue de la madone veille sur le village de Champdieu depuis 1875.

En dégustation, le vin ne peut cacher une mise en bouteilles récente: la fougue de la jeunesse l’emporte sur l’harmonie de la maturité. Il me semble qu’il faut lui donner un peu de temps pour se mettre en place. Mais c’est déjà délicieux ! Nez complexe, floral et légèrement miellé, puis fumé comme un pinot gris (agrumes). La bouche commence sur un beau volume en rondeur joyeuse avec de la pêche; progressivement, le vin s’étire vers une finale minérale assez stricte. Quelques amers. contribuent à la tension. Forte personnalité. Pour dompter cet animal, une certaine expérience des vins hors normes sera précieuse.

En rouge, la Mémoire de Madone vieilles vignes 2020. Vignes de 50 ans, 100% gamay, plantées dans 100% de sol volcanique. Rendements limités à 25 hectolitres par hectare. Vendanges manuelles, mise en bouteilles fin janvier 2021.

En dégustation, le vin se montre d’abord réservé puis de plus en plus intense sur des notes fumées et de la cendre. L’équilibre est parfait, la qualité des tannins magistrale, la longueur …persistante. Alcool limité à 12,5%: ce n’est pas de la puissance, c’est de la concentration ! En relisant mes notes, je constate avoir conclu: “C’est un grand vin. Point.” Je me souviens aussi avoir échangé un clin d’œil avec l’importateur. Les mêmes mots, au même moment, nous sont venus aux lèvres: ce 2020 est la meilleure Mémoire de Madone jamais produite. Pratiquement, il n’est pas exclu que ce vin se referme un peu: je recommande soit la carafe, soit deux ans de patience.

Pour l’anecdote, j’ai découvert une autre cuvée élaborée par le Domaine: Les Rougeots du Clos “GamayS sur Granite” 2020. Ce sont de très jeunes vignes (plantées en 2015) de trois cépages différents, tous apparentés au gamay: le gamay de Bouze, le gamay de Chaudenay et le gamaret. Deux cépages semi-teinturiers et un cousin suisse, lui-même obtenu par croisement entre le gamay et le reichensteiner.

En dégustation, c’est du pas banal. La couleur est noire, intense, ourlée d’une écume rouge-violacée. Le nez évoque certains vins du Sud-Ouest: métal, sang et orange amère. Je pense à Madiran. En bouche, c’est dense, mûr et cela goûte puissamment le jus de …mûres ! Charnu, rond avec la fraîcheur qui se dépose sur un fruit puissant. Touche d’animalité. A ce stade, c’est très original (…je me suis demandé si c’était bien du vin…), mais possiblement fatiguant. Suis-je fou de ça ? Non. Néanmoins, ravi d’avoir goûté et touché par la démarche du vigneron. L’intention me charme plus que le résultat dans le verre. Qui sait quand les vignes auront pris un peu de bouteille. NB: ce vin n’est pas importé.

Les vins du Domaine de La Madone sont disponibles dans le magasin.

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Résistance: 50 vins à réserver

Il y avait pas mal de dégustations à mon programme de ce weekend et des suivants. Toutes celles-ci ont bien entendu été annulées. Je me mets à la place de mes fournisseurs, cela va profondément impacter la santé de leur entreprise. Le stock est là et il ne bouge plus d’un millimètre.

On peut faire le gros dos, fermer les yeux, espérer des temps meilleurs et considérer que ce n’est vraiment pas le moment de se préoccuper de la suprême futilité …le vin. On peut temporairement préférer l’eau pétillante au Bourgogne et l’écran de télévision au débouchage d’une bonne bouteille. On peut considérer que toute démarche commerciale est aujourd’hui déplacée.

J’assume. Je résiste. Je lutte contre la négativité.

N’est-il pas vrai que dans ce monde, plus les êtres vous sont chers et aimés, plus évanescente aussi est l’image qu’ils vous laissent, tandis que tout ce qui est détestable ou répugnant se grave d’autant plus profondément dans le souvenir ?

Nuée d’oiseaux blancs, roman publié en 1952 par l’écrivain japonais Kawabata Yasunari, prix Nobel de littérature.

Anthocyane vous propose donc une longue liste de vins (bouton TELECHARGER, ci-dessous) qu’il est possible de réserver dès ce dimanche 22 mars et jusqu’au dimanche 05 avril inclus. Je n’ai pas tout goûté, loin de là. D’où ma décision de me concentrer sur des vins français, de type “valeur sûre”. Des vignerons que je connais, dont j’apprécie la démarche. Il sera temps de vous proposer à nouveau des découvertes quand les circonstances s’y prêteront mieux.

Pas de prose cette fois. Mais je réponds très volontiers aux questions !

Un peu de prose malgré tout. Notez en particulier:

  • la première apparition chez Anthocyane des vins de François Carillon (Puligny-Montrachet) et de ceux d’Yves Leccia (Corse).
  • les nouveaux millésimes 2018/2019 du Pas de l’Escalette (Languedoc/Terrasses du Larzac)
  • le rosé Miraflors 2019 du Domaine Lafage (Roussillon)
  • une large gamme de chez Pignier (Jura)
  • les deux cuvées du Domaine M. Lapierre (Beaujolais)

Je ne m’engage pas sur une date de disponibilité, pour d’évidentes raisons pratiques. Certains vins ne sont disponibles qu’en très petites quantités, “premier arrivé, premier servi”, commandes exclusivement par e-mail, indiquez svp la référence du vin commandé de façon à éviter tout éventuel malentendu.

Prenez bien soin de vous et vos proches.

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Montpellier, jour 3: Millésime Bio

???????????????????????????????Pour être franc, la 3ème journée a commencé dès la 2ème. Autrement dit, j’ai été faire un premier petit tour à Millésime Bio dès lundi en fin de journée, dans la foulée du ‘Vin de mes Amis’.

Première étape chez Xavier de Boissieu, château de Lavernette (Beaujolais et Pouilly-Fuissé). On commence par une très instructive comparaison entre le Beaujolais Blanc 2013 (élevage en cuve) et le Bourgogne blanc 2013 (élevage en fûts). Je parie que chacun ‘choisira son camp’, entre la vivacité du Beaujolais et le gras du Bourgogne.

En Pouilly-Fuissé, je suis particulièrement séduit par la cuvée ‘Vers Châne’ 2012 qui exprime avant tout un lieu et un moment, malgré un long élevage en fûts (22 mois). La cuvée ‘JJ de Boissieu’ 2012 présente -comme à l’habitude- un profil plus boisé.

La cuvée Granit refait son apparition et elle est meilleure que jamais: une bulle 100% gamay qui offre un profil vif, sec, fruité et net. Et la couleur ? C’est un blanc, marqué d’une très très très légère nuance rosée.

En rouge, difficile d’évaluer déjà le Beaujolais-Villages 2014 ‘brut de cuve’. Par contre la cuvée Jadis 2013 (échantillon tiré sur fût) se montre déjà d’une grande et belle intensité.

Xavier m’indique encore que la vendange 2014 a produit un volume normal, c’est-à-dire équivalent à la somme des volumes des vendanges 2012 et 2013. Difficile d’être plus clair, non ?

On reste en Bourgogne tout en remontant sérieusement vers le Nord. Voici Guilhem Goisot et les vins du Domaine éponyme. Entendons-nous, je n’importe pas ces vins et ce ne sera vraisemblablement pas pour 2015. Mais je ne veux rater aucune occasion de montrer mon intérêt !

Il faut à peine 2 minutes pour comprendre qu’une discussion avec Guilhem est une leçon de viticulture, combinant les aspects techniques les plus pointus avec une connaissance très approfondie des différents terroirs.

On goûte tous les vins élaborés sur le millésime 2013. C’est une symphonie en sols majeurs ! Dès l’aligoté, le décor est planté, avec une force peu commune. Après la cuvée Corps de Garde, on enchaîne avec les trois parcellaires, Biaumont (plutôt argileux), Gueule de Loup (plutôt calcaire) et Gondonne (plutôt marneux), ce dernier combinant avec grand talent le gras et la salinité. Chapeau !

Les trois cuvées de St-Bris (100% sauvignon) sont aussi remarquables que les chardonnays, avec une mention spéciale pour Moury, à même de pulvériser la plupart des (bons) Sancerre ! Si vous êtes à la recherche d’un petit sauvignon ‘variétal’, passez votre chemin.

En rouge, Corps de Garde (magnifique fruit) en Côtes d’Auxerre, Les Mazelots (tannique, de grande garde) en Irancy et la nouvelle cuvée La Ronce (grande finesse, velouté) en Côtes d’Auxerre sont au même niveau que les blancs.

???????????????????????????????J’ai importé pour la première fois les Chinon de Fabrice Gasnier à l’automne. On attaque immédiatement avec le Chinon blanc ‘Le Coteau de Sonnay’, une parcelle de 0,62 hectare, plantée de 3.000 pieds de chenin. Malgré le très jeune âge des vignes, c’est une cuvée ‘haute couture’: faibles rendements, vendanges en vert et 3 passages successifs sur la parcelle au moment de la récolte.

La gamme des rouges est large, depuis le croquant ‘Les Graves2013 jusqu’à la finesse d’anthologie de ‘La Queue de Poêlon2012. L’échantillon ‘brut de cuve’ des Graves 2014 révèle une grande densité, beaucoup de couleur et beaucoup de tannins. Un millésime au profil très différent de 2013.

???????????????????????????????Et z’également mes dégustations au Jonc Blanc (Vin de France/Bergerac), Nadia Lusseau (Côtes de Duras), Aupilhac (Languedoc/Montpeyroux), Cébène (Faugères), Paul-Henri Thillardon (Chénas), La Madone/Gilles Bonnefoy (Côtes du Forez) et La Cabotte (Côtes du Rhône).

Mais là, je suis cassé. D’où dodo.

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