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Chianti Classico: le nouveau sangiovese est arrivé !

La nouvelle organisation du Chianti Classico en 11 zones

C’est une tendance de fond. Les vignerons souhaitent préciser le lieu où naissent leurs vins. Une tentative pour se différencier et pour capitaliser sur la notoriété d’un quelque-part. Quand on prononce le mot Nuits-Saint-Georges, la magie opère. Ce n’est plus un pinot noir bourguignon, c’est un Nuits-Saint-Georges ! Pour le meilleur et pour le pire. Ajoutons-y la mention du premier cru Les Damodes, qui jouxte Vosne-Romanée, et c’est l’orgasme du là-et-pas-ailleurs. Les Damodes, ce sont 8 hectares de géographie sacrée.

A dire vrai, ce n’est qu’exemple parmi tant d’autres. Mais il faut reconnaître que le modèle bourguignon (vins régionaux, vins communaux, vins issus d’une parcelle premier cru, vins issus d’une parcelle grand cru) s’impose progressivement dans toute l’Europe. C’est assurément vrai en Allemagne où les étiquettes des vins secs de noble extraction mentionnent de plus en souvent un nom de commune suivi par un nom de parcelle. La notoriété de ces lieux germaniques n’est aujourd’hui pas bien grande, en tous cas dans nos contrées latino-francophones. Mais le train est lancé et viendra le moment où nous prononcerons avec délectation Bockenauer Felseneck pour désigner un riesling sec du village de Bockenau (en région Nahe) et de la parcelle grand cru Felseneck.

Venons-en à l’Italie et plus précisément à la Toscane puisque c’est le thème de cet article. Chianti Classico. Une zone créée par les dieux du terroir il y a bien longtemps déjà (un Grand-Duc Médicis est passé par là au XVIIIème siécle). Classico c’est le cœur historique du Chianti par opposition à tous les autres Chianti que je qualifierais volontiers de non-Classico. Ce n’est pas que ceux-là sont toujours moins intéressants, mais on y trouve de tout et en particuliers des tonnes d’ersatz qui n’ont de Chianti que le nom. Que voulez-vous, chère Madame, c’est dans la nature humaine de jouer la carte de l’opportunisme et, en quelque sorte, celle du plagiat.

Jusqu’il y a peu, les vins du Chianti Classico se racontaient en particulier par leur élevage: les meilleurs fruits cueillis sur les vignes les plus anciennes se destinaient naturellement, après un long passage en tonneaux à la durée règlementée, à la prestigieuse cuvée Riserva. Fort créatifs, nos vignerons toscans y ont ajouté en 2013 la notion de Gran Selezione. Mieux que Riserva, encore plus prestigieux, comprenez encore plus cher. Une segmentation par le prix, une hiérarchie, le vin dans le sens vertical.

Le sens vertical ? Mais ne pourrait-on pas réfléchir au sens …horizontal ? Alors oui, à l’été 2021, nos vignerons toscans se sont décidés à subdiviser le Chianti Classico en 11 zones de type communal. Elles sont illustrées sur une carte, plus haut, encore plus haut, ça y est vous êtes arrivés.

Pour être précis, la commune de Greve a subi l’ablation de Panzano, Lamole et Montefioralle, chacun de ces hameaux souhaitant sa propre dénomination. Idem pour Vagliagli dont le territoire appartient à la commune de Castelnuovo Berardenga. Dans le même ordre d’idées, San Donato in Poggio n’est pas une commune, mais une partie de la commune de Barberino Tavarnelle. Je m’arrête là avant de me noyer dans les subtilités de la géographie toscane.

Il me semble que la mention Gaiole ou Panzano sur une étiquette va toucher une corde sensible chez l’amateur, va déclencher une petite lueur d’envie. Pour Vagliagli ou San Casciano, les vignerons locaux vont devoir s’armer de patience et investir dans ce qui fait la spécificité et l’intérêt du lieu-de-chez-eux. Je suppose que certains vignerons préfèreront ne pas mentionner ces nouvelles dénominations complémentaires pour éviter d’égarer le consommateur.

Riecine, c’est 100% commune de Gaiole. Sur l’étiquette du millésime actuel, rien ne le revendique avec vigueur et fierté. Nous verrons bien comment se présenteront les étiquettes futures. Mettre l’accent exclusivement sur le nom du Domaine ou compléter le message en affirmant son origine communale ?

A propos, ce Riecine Chianti Classico 2020, en provenance de la commune de Gaiole, se goûte vraiment très bien. C’est un vin subtil, équilibré et expressif. Le fruit est pur et intense. Fine acidité salivante. Ce 100% sangiovese se contente d’un très pertinent 13% d’alcool (le millésime 2019 trouvait son équilibre à 14%). Vin d’altitude (450-500 mètres) issu de vignes qui peuvent commencer à se décrire comme vieilles (25 ans). 14 mois d’élevage en tonneaux usagés et en foudres. La mise en bouteilles est donc très récente.

Je vous invite à en acquérir quelques flacons dans le magasin. Le risque de déception me paraît négligeable, voire minusculissime.

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La dégustation est en cours …

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Moments magiques

J’ai goûté à quelques minutes d’intervalle les deux doublettes ci-dessous. Le Piémont d’abord, la Corse ensuite.

Moments magiques.

Vietti est un célèbre producteur de Barolo (100% nebbiolo), mais il se débrouille aussi bien avec l’autre grand cépage rouge du Piémont, la barbera. Les 2019 volent vraiment très haut. La version classique de Vigna Scarrone (c’est-à-dire jeunes vignes, enfin, tout est relatif, elles ont été plantées il y a 30 ans) donne instantanément le sourire, la bouche est charmeuse, aussi pleine que précise, équipée de gentils petits tannins. Pas la moindre sensation d’un alcool excessivement chaleureux (malgré 15%). La parfaite incarnation du cépage.

Le village de Castiglione Falletto: c’est chez Vietti.

La version issue des vignes âgées de 90 ans, Vigna Vecchia Scarrone, est extraordinaire. Nez ensorcelant, floral et encens. Enorme finesse (ce n’est ni plus riche, ni plus puissant que la version classique), tannins plus présents. On a quitté le cépage pour arriver dans le terroir de Barolo. Les vieilles vignes transmettent le sol. Fermons les yeux, est-ce vraiment de la barbera ou serait-ce plutôt du nebbiolo camouflé ?

Fascinant !

Vaccelli est un domaine de l’ouest de la Corse qui brûle les étapes: créé en 1961, encore peu connu il y a dix ans, il porte aujourd’hui vaillamment ses deux étoiles dans le guide de la RVF. Pour ce millésime 2018, les vins sont vendus sous appellation Ajaccio.

La cuvée Unu, considérée comme une entrée de gamme, est néanmoins impressionnante par sa capacité à conjuguer puissance et finesse, typicité sudiste et fraîcheur. Très peu de couleur (sans doute 100% sciaccarellu, mais je n’en suis pas certain), très peu de tannins, finale serrée et tendue. Quelque chose d’aérien.

Cognocoli-Monticchi: c’est chez Vaccelli.

Que dire alors de la cuvée Granit ? Couleur très pâle (vraiment très pâle), nez d’un autre monde, hors du champ habituel du vin rouge. Extrême finesse et grande longueur, épicé, pas fruité. Intense et aérien (en néerlandais, je dirais gewichtloos). Fines nuances oxydatives qui pourraient évoquer le Porto Tawny (mais où va-t-il le chercher ?).

Fascinant !

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Jean Macle – Côtes du Jura

Bouteille achetée au Domaine (en mars 2008) et dégustée hier soir, sur un poulet aux morilles.

A cette époque révolue, les vins du Jura gagnaient progressivement en notoriété et en réputation. Le guide vert de la Revue du Vin de France, édition 2008, couronnait un unique vigneron de trois étoiles: Jean Macle pour son Château-Chalon. 8 Domaines recevaient une ou deux étoiles.

13 ans plus tard, la demande pour les vins du Jura a explosé et leur qualité est pleinement reconnue: récompense ultime (3 étoiles) pour cinq Domaines -Ganevat, Labet, Macle, Overnoy, Tissot-, accompagnés par deux Domaines (2 étoiles): Les Marnes Blanches et Pignier.

le village de Château-Chalon

J’ai payé cette bouteille € 9. Je me demande si ce n’était pas le meilleur rapport qualité/prix de tout l’Univers… Il s’agit d’un vin « typé », c’est-à-dire oxydatif. Complexité (zeste d’orange, épices, forêt d’automne), intensité, longueur, équilibre, rien ne manque à l’appel.

Sans surprise, les millésimes récents de ce Côtes du Jura se vendent et s’achètent en Belgique à plus de € 30.

Toute mon admiration pour le duo des géniaux créateurs, Laurent et Jean Macle, ce dernier malheureusement décédé fin 2020, à l’âge respectable de 87 ans.

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Comment déguster un bon Barolo sans casser sa tirelire

Vous aimez le Barolo « à l’ancienne », mais le prix de la bouteille vous crispe, vous repousse ? Une bonne solution pourrait être de se tourner vers ce que j’appellerais les seconds vins de Barolo, commercialisés sous le nom Langhe Nebbiolo. Comme d’habitude, ce conseil n’a de sens que si le vigneron est de qualité. Un Langhe Nebbiolo élaboré avec de piètres raisins et vinifié par un maladroit sera toujours trop cher, même si le prix affiché est attirant.

Autre qualité du Langhe Nebbiolo: il est accessible au moment de sa mise sur le marché, inutile de passer par 10 ans de cave avant de déboucher.

Rivetto est un Domaine basé dans le village de Serralunga (c’est l’est du Barolo) qui combine une approche « à l’ancienne » avec la modernité du bio. Ne pas s’étonner de la couleur du vin, assez pâle et légèrement tuilée, c’est une conséquence prévisible du raisin nebbiolo en combinaison avec une vinification qui extrait modérément.

Le nez est subtil, épicé, « oxygéné » par un séjour en botti (foudres en bois). La bouche est dense, puissante et nette. A l’aveugle, ce Langhe se ferait facilement passer pour un Barolo, toujours bien plus cher.

A noter que, dans le respect de la législation, le vigneron a choisi d’assembler 97% de nebbiolo avec 3% de barbera. Les raisins proviennent d’un vignoble situé à quelques pas à l’extérieur de la zone du Barolo, ce qui fait toute la différence dans le prix et finalement assez peu de différence dans le verre. Altitude: 340 à 400 mètres.

La biodynamie, certifiée par Demeter, est revendiquée sur le site Internet du vigneron, mais n’est pas affichée sur l’étiquette.

Enrico, en version champêtre…

Je vous parie que le vigneron, Enrico Rivetto, va faire parler de lui, de plus en plus fort. Il est déjà suffisamment reconnu aujourd’hui pour être en mesure de vendre son Barolo cru Briccolina à …€ 135. Gloups !

Rivetto Langhe Nebbiolo 2019 est disponible dans le magasin. En dégustation ce samedi 23 octobre.

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Dégustation ce 23 octobre: la crème de la crème !

Ce samedi 23 octobre, entre 10 et 18 heures, à l’adresse habituelle. Jetez un œil à la page Contact pour choisir le meilleur chemin pour rejoindre la rue des Chats.

16 vins en dégustation, avec un focus sur la Galice (nord-ouest de l’Espagne), en blanc comme en rouge. Mais aussi Pouilly-Fuissé, Jura, Chianti Classico, Priorat, Îles Baléares, Piémont, Sicile, Rioja, Allemagne et Autriche. Le programme complet peut être consulté dans le magasin.

Jetez également un œil aux nouveautés: il y a bien plus de nouveaux vins en magasin que ceux qui sont proposés à la dégustation. Par exemple, le millésime 2020 du Domaine Wohlmuth (riesling du village de Kitzeck-Sausal), un pinot grigio italien à un prix très attractif, deux vins volcaniques des Îles Canaries, la version Riserva du Chianti Classico du Domaine Castell’in Villa, un riesling mosellan du Domaine Peter Lauer, le Rioja « macération carbonique » du Domaine Artuke, etc…

Les commandes doivent me parvenir au plus tard le mardi 26 octobre pour mise à disposition des vins en novembre.

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Des rouges d’exceptionnelle finesse

Vous avez aimé Leirana, albariño de Galice ? Alors permettez-moi de vous présenter le projet Castro Candaz, créé en 2014 par le même duo que Leirana: Raul Perez et Rodri Mendez. Nous sommes toujours en Galice, mais à l’intérieur des terres, bien loin de l’océan. Et la spécialité ici, ce sont les vins rouges, élaborés avec le cépage mencia.

Quelques mots au sujet du nom du Domaine. Candaz Castro, ce sont d’abord les vestiges d’une ville celtique, romaine puis médiévale. C’est d’autant plus spectaculaire que les ruines se situent sur un promontoire dans la rivière Miño, à un endroit où cette rivière ressemble plutôt à un lac allongé. Il est bien possible que les pierres utilisées pour construire les terrasses dans le vignoble tout proche aient été prélevées dans le château ruiné.

L’appellation, c’est Ribeira Sacra. Rivage sacré en français (en violet sur la carte ci-dessous). Pensez au Rhône entre Vienne et Valence, au Douro jusqu’à Porto ou à la Moselle allemande: des vignobles qui doivent beaucoup à la rivière qui les traverse. Ici, nous avons droit à deux rivières: l’affluent Rio Sil au sud et le fleuve Rio Miño …au nord. Ce Rio Miño finira par se jeter dans l’Atlantique après avoir formé la frontière naturelle entre l’Espagne et le Portugal.

La mencia domine l’encépagement. Ce cépage, encore peu connu en dehors de la Galice et de la Castille toute proche il y a vingt ans, incarne aujourd’hui un type de vin rouge original, bien différent de ce qui se produit dans la Rioja, en Catalogne et dans toutes les régions sous l’influence de la Méditerranée. Ici, c’est la fraîcheur et l’énergie qui signent les vins, du moins ceux élaborés par les meilleurs vignerons.

En Castille (appellation Bierzo), la mencia peut se montrer difficile à déguster jeune en raison de tannins assez massifs. Les vins ont besoin de temps pour se fondre. En Galice (appellation Ribeira Sacra), ces tannins sont moins présents, alors que la finesse des meilleurs vins est évidente. Très difficile de « traduire » la mencia en un cépage mieux connu dans nos contrées francocentrées: la littérature évoque la syrah, le cabernet franc et le pinot noir. Et je me permets d’y rajouter le grenache…

Raul Perez et Rodri Mendez, jamais à court d’idées, ont cherché des vignes de mencia du côté de Chantada pour vérifier ce qu’ils pouvaient en faire. Le projet Castro Candaz se décline sous la forme de trois vins rouges et d’un vin blanc (cépage Godello). Concentrons-nous sur les rouges: il y a d’abord un vin de type « joven » -en 100% mencia- avec très peu d’élevage, ensuite une cuvée qui assemble les raisins en provenance de 5 parcelles de vieilles vignes, avec un élevage sous bois (grands contenants, pas de bois neuf) et enfin une cuvée parcellaire, avec le même élevage.

En dégustation, le « joven » (NB: ce terme ne figure pas sur l’étiquette, je l’utilise pour faciliter la communication) commence par un nez terreux et minéral avant que le fruit ne prenne le relais. La bouche est superbe, énergique, assez concentrée, avec de bons petits tannins. Il y a de la matière, mais assez peu de puissance alcoolique (13%). Ma comparaison préférée et subjective: un Loire de cabernet franc, bien mûr et enjôleur.

La cuvée d’assemblage s’appelle Finca El Curvado. C’est à la fois un assemblage de cinq parcelles, mais également un assemblage de plusieurs cépages (les vieilles parcelles sont très souvent complantées): mencia en très large majorité, avec merenzao (mieux connu sous d’autres noms: bastardo et trousseau) et alicante bouschet (oui, oui, c’est bien le cépage teinturier que l’on trouve encore dans quelques coins obscurs du Languedoc). Le nez est profond, avec un joli floral. A l’aveugle, on sera tenté parfois d’évoquer le pinot noir, parfois la syrah. La bouche est fraîche et épicée, précise et énergique. Malgré quelques tannins d’excellente facture, j’ai envie d’utiliser le terme « aérien » que je réserve en général aux meilleurs rieslings allemands. Grand vin.

La cuvée parcellaire s’appelle A Boca do Demo. Une unique parcelle, en grande majorité mencia, avec un peu de merenzao. Une expérience étonnante. Le nez évoque pour moi quelque chose entre pinot noir et grenache. La bouche est très délicate, difficile de reconnaître le cépage. Vin à la fois très intense et très léger. Finesse exceptionnelle, grand vin.

Castro Candaz « joven » et Finca El Curvado sont disponibles dans le magasin. En dégustation ce samedi 23 octobre.

A Boca do Demo sur demande uniquement et sans aucune garantie de disponibilité.

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C’est du brutal…

Méfiez-vous des cornes de l’animal. Si votre tante Josiane aime beaucoup son chardonnay chilien de chez Delfour (ou de chez Carhaize), si votre oncle Marcel ne jure que par Meursault *, NE PAS LEUR SERVIR CECI, sous peine d’être déshérité dans l’heure qui suit.

Nous sommes aux Îles Canaries, donc en Espagne africaine. El Hierro est l’île la plus occidentale. Les paysages sont puissants, énormes, violents. Pendant l’hiver 2011-2012, le volcan s’est réveillé, avec émission sous-marine de lave au sud-ouest de l’île. 10.000 habitants, peu de tourisme, des ananas, des bananes, des lézards géants et des vignes, de très vieilles vignes. C’est Jurassic Park…

El Hierro: volcan et océan

Une équipe de zinzins qui se lancent dans l’aventure du vin en 2018. Ils rassemblent l’argent « en trompant les banques, les amis et la famille » (la traduction est mienne, mais l’humour est local). Ils décident de nommer le Domaine « Bimbache », en l’honneur de la population autochtone de l’île. Ils chouchoutent des vignes complantées où dominent les cépages verijadiego et listan blanco. Ils rassemblent différentes parcelles, au nord de l’île, sur des sols de lave noire. En cave, la philosophie est non-interventionniste. 

C’est du brutal. De la quintessence de volcan océanique. Une expérience de l’ordre de l’extra-terrestre. Extrême minéralité se révélant entre le pétrole et la coquille d’huître. Acidité relativement basse. Je n’ai jamais rien goûté de similaire. A prendre avec de solides pincettes: cela pourrait évoquer la manzanilla de Jerez, en version pasada.

Et qu’est-ce que je viens d’apprendre, en farfouillant dans ma documentation ? Le cépage listan blanco ne fait qu’un avec le palomino, LE cépage de Jerez. Comme quoi, la comparaison ci-dessus pourrait être moins farfelue que je ne l’imaginais.

* Marcel Meursault … Marcel Marceau. Jeu de mots, jeux de mime. Je vous présente mes excuses …

Le carnaval de El Hierro: vous allez comprendre pourquoi le logo du Domaine est une bête à cornes. Attention, ça décoiffe solidement.

Bimbache Blanco, El Hierro 2020 est disponible dans le magasin.

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Du changement chez Pignier, en Jura

La famille Pignier: Marie-Florence, Antoine et Jean-Etienne

Le bouleversement climatique n’est plus la vision d’un avenir compromis, c’est une histoire de chaque jour et de chaque millésime. Les vignerons peuvent faire le gros dos en espérant que ça passe, mais ils seront déçus. Ne pas agir maintenant condamne les vins de demain. Le degré alcoolique monte, monte …et cela conduit à élaborer des vins plus puissants qu’élégants, possiblement lourds, sans colonne vertébrale ni énergie.

Je me souviens d’avoir goûté la cuvée « A la Percenette » en millésime 2018. J’ai tout tenté pour lui trouver plein de qualités et, en conséquence, pour vous le proposer. J’ai renoncé. 15,23% d’alcool. Trop is te veel. Je n’aurais pas été capable de défendre ce vin.

Donc, inquiétude pour les millésimes ultérieurs et en particulier pour le 2019.

Eh bien, le Domaine Pignier a réfléchi et agi. Les raisins du lieu-dit « A la Percenette » (plein sud) sont maintenant assemblés avec d’autres raisins (toujours du chardonnay, sous un nom local: melon à queue rouge) qui proviennent de parcelles plus froides, moins exposées au soleil ardent. Ce changement implique de renoncer au nom de la cuvée. Donc bye-bye « A la Percenette » et bienvenue à la nouvelle cuvée « Chardonnay de La Reculée« . En géologie jurassienne, une reculée est une vallée.

Le bénéfice est immédiat: 13,5% d’alcool pour ce millésime 2019 avec un équilibre qui n’est pas sans rappeler le très réussi « A la Percenette » en millésime 2015. Le nez est très pur, la bouche splendidement équilibrée. Vin floral, intense qui me donne terriblement envie d’utiliser l’expression « eau de roche« , quelque chose qui évoque le cristal. J’ai conclu ma note de dégustation pour « bravo !« .

Fermenté et élevé en fûts de chêne de type 228 litres, mais le boisé est à peine perceptible (dosage intelligent du bois: assez pour oxygéner le vin, trop peu pour le marquer aromatiquement).

Pour éviter tout éventuel malentendu, ce « Chardonnay de La Reculée » est un vin ouillé, classique, comme en Bourgogne: rien à voir avec un Vin Jaune ou avec un vin sous voile. Ce n’est donc pas un vin oxydatif.

Utilisation du soufre très limitée, à 50 mg/litre.

Rien n’oblige à le confier longuement à votre cave, il se déguste déjà très bien. Néanmoins, imaginons qu’une bouteille se planque dans un coin sombre et que vous ne retombiez dessus que dans 10 ou 12 ans. Très très jolie surprise en vue !

***

Domaine Pignier, Côtes du Jura, Chardonnay de La Reculée 2019 est disponible dans le magasin. En dégustation ce samedi 23 octobre.

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L’excellence en Chianti Classico

Les villages du Chianti Classico

Imaginons que vous, cher lecteur, chère lectrice, êtes passionné par le Chianti. Vous connaissez les meilleurs Domaines et les bons millésimes, vous avez déjà pris quelques vacances à l’ombre des cyprès toscans, vous faites partie du club des adorateurs du Coq Noir (…Il Gallo Nero…) et vous pouvez répéter très vite -et sans vous prendre la langue entre les dents- Gaiole, Radda, Castellina, Greve et quelques autres villages qui forment ensemble le cœur historique du Chianti, encore appelé Chianti Classico.

Le hameau de Castell’in Villa: le Domaine est également un « agriturismo« 

Et pourtant, je suis prêt à parier que le Domaine Castell’in Villa ne vous dit pas grand-chose. Autant ce Domaine est connu des amateurs italiens et anglo-saxons, autant il semble que sa notoriété soit faible en Francophonie. Je ne pose aucune hypothèse explicative pour ce qui concerne la France, mais, pour la Belgique francophone, je pense qu’il s’agit d’un simple problème de distribution: pas de caviste pour le mettre à disposition des amateurs d’ici. Loin des yeux, loin du cœur …et le Domaine disparaît dans l’oubli éternel.

…Eternel, non. Anthocyane veille au grain. J’ai goûté, regoûté et approuvé. Mon mérite est limité, puisque plusieurs oeno-célébrités m’ont précédé: en particulier, pour Hugh Johnson, le Domaine est ***.

Le Domaine se situe à Castelnuovo Berardenga, à l’extrême sud de l’appellation, pas bien loin de Sienne. Les généralisations sont souvent sujettes à caution, mais les vignobles de cette commune sont réputés pour permettre l’élaboration de vins élégantstanniquesintenses et susceptibles de se bonifier considérablement au vieillissement. La propriétaire, principessa Coralia Ghertsos in Pignatelli della Leonessa, est d’origine grecque, autodidacte et particulièrement attachée aux vinification et élevage traditionnels: ici, c’est la principauté du style « à l’ancienne« . Ni forte extraction, ni couleur violacée, ni taux d’alcool très élevé. C’est aussi la primauté donnée au cépage sangiovese.

En dégustation, le Chianti 2017 incarne le style de la maison: 100% sangiovese, couleur rouge brique, style oxygéné lié à l’élevage en « botti » (petits foudres) usagés pendant 12 mois, bons tannins, notes terreuses et épicées, jambon fumé. Aucune sensation chaude/alcooleuse. Pourrait évoquer certains Rioja traditionnels.

Le Riserva 2015 est un feu d’artifice ! Couleur rouge brique, nez sur la rose fanée et l’encens avec des nuances de zeste d’orange. En bouche, énormément de finesse, posée sur un lit de tannins assez fondus. Très savoureux. Le verre vide s’exprime avec noblesse: cigare, bois noble, cerise. Elevage de 2 à 3 ans en « botti » (petits foudres). Grand vin. Le prix me semble justifié.

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Le Chianti Classico Castell’in Villa 2017 et le Chianti Classico Castell’in Villa Riserva 2015 sont disponibles dans le magasin. Le millésime 2017 est en dégustation ce samedi 23 octobre.

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Intensité et légèreté: la combinaison magique

Peter Lauer, Sarre (Allemagne), Unterstenberg 2020

Certains vins ne nécessitent que fort peu d’explications, tout est implicitement contenu dans quelques syllabes: Château Mouton-Rothschild 2016 dit à peu près tout ce qu’il faut savoir (sauf le prix, mais c’est un autre sujet). Le vin allemand présenté ici mérite certainement de lui consacrer un peu d’encre numérique.

C’est un vin de Moselle, plus précisément issu de la Sarre. Selon Google Maps, il faut moins de 3 heures depuis Bruxelles pour y garer son véhicule. On est à un bon saut de puce de la frontière luxembourgeoise et à un petit saut de puce de la ville de Trier (Trêves), laquelle mérite un détour, en langage Michelin. Le Domaine Peter Lauer héberge également un hôtel et un restaurant, ce qui commence à ressembler à un chouette week-end (…mais c’est un autre sujet).

C’est là !

Bon, commençons par le début: est-ce du riesling ? Certes. Est-ce un vin sec ? Question classique à laquelle j’ai envie de donner une double réponse. Première réponse: oui. Deuxième réponse: euh…ce n’est pas aussi simple que cela. Dans cette bouteille, 8 grammes de sucre résiduel par litre de vin. Techniquement, en Allemagne, cela en fait un vin sec, puisqu’y est considéré comme sec tout vin, avec une acidité suffisante, qui contient moins de 9 grammes de sucre résiduel par litre.

Florian Lauer, le vigneron, ne revendique pas le fait qu’il s’agisse d’un vin sec, puisqu’il le qualifie sur l’étiquette de TF, c’est-à-dire « trocken-feinherb », ce qui donne en traduction libre: « vin dont le profil est intermédiaire entre sec et demi-sec« . A la dégustation, le vin fait preuve de ruse et donne ainsi au dégustateur une bonne occasion de tourner sept fois sa langue avant toute déclaration définitive: ça commence en bouche avec une très agréable petite sucrosité mais cela finit bien sec, facilitant ainsi la tâche de celui ou celle qui va se charger de l’accord entre les mets et ce vin.

Donc, n’ayez pas peur, c’est un riesling gastronomiquement très intéressant. Le nez est épicé, la bouche, délicate et saline, offre un joli citron vert.

Ayler Kupp

« Dis, Philippe, ça a l’air intéressant, mais ce n’est pas donné: j’hésite ». Je comprends ce doute. C’est sain. Pour y répondre, je nous plonge illico presto dans le Grand Cru Kupp. Comme ce Grand Cru se situe dans le village d’Ayl, on l’appelle habituellement Ayler Kupp. Le nom de la cuvée, Unterstenberg, est en fait le nom d’un lieu-dit au sein du Grand Cru Ayler Kupp. Ce Grand Cru s’étend sur 49 hectares et seules les meilleures parcelles, en particulier celles orientées au sud, sont de haute qualité. Unterstenberg est orientée au sud. Les vignes sont âgées de 66 ans, elles poussent directement dans l’ardoise. La pente du vignoble varie entre 10 et …55%. L’élevage est assez court, en fûts usagés de 1.000 litres.

Ceux et celles qui me font l’honneur de me lire régulièrement reconnaîtront assurément ce qui suit: ce qui me passionne dans les meilleurs vins de la Moselle, c’est leur capacité à combiner légèreté et intensité, précision et énergie.

Je suggère d’en ouvrir une bouteille en 2022 et d’en conserver une autre jusqu’en 2028. Et, qui sait, une troisième pour 2025…

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Peter Lauer, Grand Cru Ayler Kupp, Unterstenberg 2020 est disponible dans le magasin.

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La Loire en dégustation

Dégustation d’une dizaine de vins de Loire ce samedi 21 août, entre 10 et 18 heures. Je sais, je m’y prends tard, ça m’est venu hier en début d’après-midi, en bavardant avec un importateur.

Bernard Baudry, Le Rocher des Violettes, La Madone, Les Corbillières, Luneau-Papin, Pellé: on goûte mes classiques.

Chenin, melon et sauvignon. Cabernet franc. Et une bulle, aussi originale qu’originelle, qu’il faut vraiment goûter. Des sources du fleuve (Côtes du Forez) jusqu’à son embouchure (Muscadet Sèvre & Maine), en passant par Sancerre et la Touraine. Surtout du millésime 2020, avec une incursion vers un millésime à maturité (2015, 2018).

Pour le plaisir, par nostalgie et sur le bar: une cuvée du Château de Bois-Brinçon (Anjou). Bois-Brinçon a été en son temps (mars 2015) le dernier domaine importé en direct par Anthocyane. On goûtera donc un millésime ancien, en rouge ou en moelleux, en fonction de mon humeur du jour.

Scene on the Loire, J.M.W. Turner (1775-1851)

Comme j’avais trop peu de rouges dans cette dégustation, je me suis permis de rajouter un Beaujolais glouglou de chez Lapierre et Les Petits Pas du Pas de l’Escalette en millésime 2020.

Pour arriver sans encombres jusque chez moi, jetez un œil à cette page.

Commandes jusqu’au mardi 24 août inclus, de préférence via le magasin en ligne.

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La vallée de l’Ahr est détruite

L’Ahr est une rivière de 89 km de long, un affluent du Rhin. Vous me voyez venir ? Malheureusement, on peut aujourd’hui comparer Ahr et Vesdre. Des inondations catastrophiques. Une vallée ravagée, détruite. Un grand nombre de victimes et de disparus: officiellement 112 décès dans ce tout petit coin d’Allemagne.

L’Ahr est aussi un vignoble de grande réputation: on y élabore en particulier des pinots noirs remarquables, voire exceptionnels. Une série de Domaines se distinguent, avec une solide notoriété internationale: Meyer-Näkel, Jean Stodden, Deutzerhof, Kreuzberg, JJ Adeneuer, Bertram-Baltes, Nelles, …

Les vignobles se situent bien entendu sur les pentes, en hauteur. Ils ont souffert des pluies diluviennes, mais ce n’est pas irréparable.

Les maisons, les stocks, les installations techniques, les fûts, les véhicules, les locaux commerciaux, tout ça se situe dans la vallée. Il ne reste à peu près rien. Je vous fais grâce des photos.

Il n’y aura donc pas de pinots noirs 2020, ils ont disparu dans la boue. On peut se demander aussi comment les vignerons vont pouvoir rentrer la vendange 2021. La solidarité des autres vignobles allemands se met progressivement en place. Mais ce sera forcément difficile.

Il faudra de longues années et énormément de courage.

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Vulkangestein

L’incarnation d’un grand riesling allemand. L’intensité du volcan, la combinaison du fruit et du caillou, la puissante trame acide, la parfaite maîtrise du degré alcoolique (12,5%) malgré le bouleversement climatique, la concentration et la finesse, le zeste de citron et les épices. Je pourrais rajouter quelques superlatifs, une grande majorité d’entre eux conviendraient en effet pour décrire ce vin. Si goûté jeune, je recommande un passage en carafe.

La comparaison va peut-être sembler étonnante, mais je m’y risque: on évolue ici dans un monde finalement assez proche de celui des meilleurs assyrtikos de Santorin: est-ce la signature volcanique ?

Pour être complet, il me faut indiquer que l’analyse du vin révèlerait la présence de 3 grammes de sucre. Mais classer ce Vulkangestein parmi les demi-secs serait totalement erroné. Le sucre n’apparait absolument pas en tant que tel lors de la dégustation. Le vin se goûte sec, grâce à une très forte acidité analytique (8 grammes).

Felsenberg, parcelle classée Grand Cru à Schlossböckelheim (Nahe)

Ce vin est un assemblage de raisins issus de parcelles volcaniques classées en grand cru: 50% du célèbre Felsenberg, 50% du Stromberg. Les vignes sont âgées de 25 à 35 ans. C’est à cause de cette -très relative- jeunesse que le raisin n’entre pas dans les GG’s Felsenberg et Stromberg. On peut supposer que le GG Felsenberg est encore meilleur que ce Vulkangestein, mais il coûte € 53 et mérite une longue garde pour affirmer sa supériorité.

Nous sommes dans la Nahe, région qui porte le nom de la rivière qui la traverse. Cela se situe entre Moselle et Rheingau. La grande ville la plus proche, c’est Francfort. Les vignobles sont pentus. Franchement pentus: déclivité de 50 à 60% au Felsenberg !

Tim Fröhlich, le vigneron, fait partie de l’élite du vignoble allemand: on peut sans exagérer comparer son statut à celui d’un *** dans le guide de la Revue du Vin de France. En Allemagne, c’est 5 étoiles (sur un maximum de 5) dans le guide Eichelmann. Seuls 32 vignerons allemands reçoivent cette distinction suprême dans l’édition 2021 du guide.

Schäfer-Fröhlich, riesling Vulkangestein 2020 est disponible dans le magasin.

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Plein de nouveautés pas chères !

Les possibilités de déguster chez et avec les importateurs reprennent doucement. Donc, ma source rejaillit. Comme par magie, les gouttes d’eau mutent en gouttes de vin. Juillet, c’est la fête aux vins qui embellissent les rencontres et les partages, au jardin ou au salon. Nous ne sommes pas forcément à la recherche des crus les plus complexes. Une chouette bouteille, directe et franche, au prix sympathique, fera très bien l’affaire.

D’ailleurs, pour faciliter la recherche des vins qui coûtent moins de € 13, une nouvelle catégorie a été créée dans le magasin, titrée -avec pertinence- « prix inférieur à € 13« .

nouvelle catégorie dans le magasin

Alors voici le sylvaner du Domaine Geil (Allemagne, Rheinhessen), ici orthographié silvaner et affublé du qualitatif grüner dont le sens ne vous échappera pas. Un sylvaner donc, issu d’une région où ce cépage joue un rôle important, comme en la voisine Franconie. Frais, vif, énergique et plus aromatique que la très grande majorité de ses confrères alsaciens, ce vin respire la joie et l’été ! Pas de piège, sous la forme d’un p’tit sucre: ce vin est parfaitement sec. Elevage en cuve (pas de bois).

Geil, Rheinhessen, grüner silvaner 2020: € 9,50

On poursuit en Autriche, avec un autre grüner, l’emblématique grüner veltliner du Domaine Fritsch. La cuvée Steinberg incarne, année après année, le meilleur de ce cépage -une aromatique poivrée, épicée avec du citron et un zeste de pamplemousse- et une expression qui va au-delà du cépage -nuances caillouteuses et salines. Ce vin, parfaitement sec, réveille le palais et faire apparaître un franc sourire sur le visage du dégustateur curieux. Ni compliqué, ni simplet, un équilibre plein d’esprit ! Biodynamie et élevage en cuve (pas de bois).

Fritsch, Wagram, Steinberg grüner veltliner 2020: € 12,50

Je profite de l’occasion pour vous inviter à porter attention à un vin qui a participé -avec succès- à la dégustation du 19 juin: le Picpoul de Pinet du Domaine Creyssels. Un blanc sec languedocien, qui conjugue rondeur et fraîcheur avec une habilité diabolique (allez les Diables !). Cépage piquepoul (eh oui, l’appellation avec un « c », le cépage avec « qu »; c’est sans doute pour faciliter la vie du consommateur …), connu pour être le parfait compagnon des huîtres méditerranéennes, type Bouzigues, et par extension des fruits de mer en général. En général, c’est un peu léger mais ce 2020 fait exception positive. Le prix facilite l’essai …non ?

Creyssels, Languedoc, Picpoul de Pinet 2020: € 9,00

On reste en France pour vous présenter un Côtes-du-Rhône rouge qui sort de l’ordinaire. Si j’évoque la cosmoculture, le temple égypto-babylonien du vin, le paradis de Saint-Maurice …en effet, nous sommes au Domaine Viret. Je présente avec plaisir leur cuvée d’entrée de gamme, Solstice. Assemblage de cépages méditerranéens (mourvèdre et grenache) et de cépages bordelais (cabernet sauvignon et merlot), complétés par une part de caladoc (croisement entre malbec et grenache). Structure vigoureuse: personnellement, je caraferais pour déguster cet été.

Viret, Rhône, Vin de France Solstice 2020: € 12,00

Cap sur l’Espagne et plus précisément sur la Rioja pour vous signaler ce rouge élaboré par les frères Arturo et Kike de Miguel qui ont combiné leurs prénoms pour créer le Domaine Artuke. On fait ici de très grands Riojas, mais l’entrée de gamme bénéficie des mêmes soins.

Le vin éponyme, Artuke, est élaboré avec des raisins de différentes parcelles en altitude (420 à 480 mètres), toutes situées sur la commune de Baños de Ebro. Géologie argilo-calcaire. Combinaison de très vieilles vignes (plantées en 1902 !) et de vignes plantées au début du XXIème siècle.
Vinification en macération carbonique (fermentation en raisins entiers), ce qui produit des moûts intensément fruités et peu tanniques. Fraise, mûre et violette au programme. Vin destiné à une consommation endéans les deux années qui suivent le millésime: c’est très bon maintenant et cela ne s’améliorera pas.

Artuke, Rioja 2020: € 9,90

Et voici le nouveau millésime du Valpolicella Classico du Domaine Speri. Speri est connu pour sa capacité à élaborer des Amarone della Valpolicella très fruités, sans que ce fruit ne soit perturbé, ni par un boisé excessif, ni par un alcool …alcooleux. Ce simple Valpolicella est une belle incarnation du vin rouge flexible, qui donne du plaisir dans toutes les occasions. C’est savoureux mais sans oublier l’indispensable fraîcheur sans laquelle saveur peut rimer avec lourdeur. Cuvée d’entrée de gamme certes, mais en provenance des collines du centre historique de l’appellation, d’où la mention classico. Et c’est bio.

Speri, Vénétie, Valpolicella Classico 2020: € 11,00

Voilà. Les 6 bouteilles reviennent ensemble à € 64. Franchement, on en a pour son argent !

Et il y en a d’autres dans le magasin: Côtes du Rhône blanc de La Janasse, Teres du Domaine Fatalone dans les Pouilles (entre rouge et rosé; attention, stock limité), riesling du Domaine Huff (formidable rapport qualité-prix), etc… Il suffit d’aller voir ici.

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dégustation

Méditerranée !

Voilà. Je pense qu’il n’est pas déraisonnable de proposer cette dégustation « à l’ancienne », ce samedi 19 juin, entre 10 et 18 heures, sans recours à la technologie parapharmaceutique. Les petits flacons ont montré leur utilité, mais j’aspire à en revenir à quelque chose de plus classique et de plus convivial.

Notre paquebot longera les côtes de la Méditerranée, de l’Andalousie jusqu’au Liban, en passant par la région de Valencia, par la Catalogne, les îles Baléares, le Roussillon, le Languedoc, le Rhône-sud, la Provence, la Corse, la Sicile, les Pouilles, le Basilicate et l’île de Santorin. Le programme peut être consulté ici.

Pour effectuer vos choix, jetez donc un œil au magasin, chaque vin étant commenté.

Vous préférez me donner carte blanche ? Je vous ai concocté deux colis 100% Méditerranée: en version 6 bouteilles différentes ou en version 12 bouteilles différentes.

Que vous participiez à la dégustation ou non, vos commandes de bouteilles et de colis doivent me parvenir au plus tard le mardi 22 juin. Les vins pourront être mis à votre disposition à partir du samedi 26 juin (après-midi) ou sur rendez-vous, fin juin/début juillet.

J’invite les participants à la dégustation à jeter un œil à cette page pour tenir compte des travaux routiers qui s’obstinent à perturber l’accès à la rue des Chats. Il vous faudra sans doute choisir un chemin alternatif pour arriver, mais le départ sera tout aussi facile que d’habitude. Dans le même ordre d’idée, n’oubliez pas de placer votre disque de stationnement, notre rue se situant à présent en zone bleue.

J’invite ces mêmes participants à m’informer de leur venue ce samedi, via un bref e-mail: cela me permettra assurément de mieux les recevoir.

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Le vin en France: quelques chiffres

Parmi les raisins blancs, cette infographie mentionne l’ugni blanc dont les amateurs de vin peuvent ignorer l’existence: c’est en effet le raisin qui est utilisé pour l’élaboration du cognac. Pour le vin de qualité, son rôle est marginal.

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Jus de Málaga

Alors, pour cette fois, un vin improbable qui se révèle assez amusant ! Le genre de surprise que j’adore. On croit qu’on sait …et rien ne se passe comme prévu. La gauche est à droite, le sud est au nord. Rationnel ou irrationnel ?

Commençons par le commencement: ce vin s’appelle La Ola del Melillero et il est aussi blanc qu’andalou.

« La Ola » on connaît bien depuis la Coupe du Monde de football au Mexique en 1986: les spectateurs se lèvent et s’assoient en rythme. Ensemble ils forment une vague. Donc, la vague.

« Melillero » est dérivé du nom d’une enclave espagnole sur le côte africaine: Melilla (on connaît mieux l’autre enclave, Ceuta, pour des raisons migratoires). « El Melillero » est le surnom donné au bateau TGV qui relie quotidiennement Melilla à Málaga: à 19h30, le bateau freine et provoque une vague bien connue de ceux et celles qui bronzent sur les plages locales. L’étiquette du vin représente la scène, sous une forme carrément vintage.

Baigneuse vintage, légèrement apeurée, confrontée à la vague créée par le bateau…

Voilà pour la couleur locale. Et dans le flacon ? Un instant, donnons-nous encore quelques secondes pour observer l’étiquette: cépage = pedro ximenez; alcool = 11%. Cocktail surprenant, sachant que le pedro ximenez est connu pour être à l’origine du Sherry (très) doux, vin de couleur (très) sombre, muté, avec un taux d’alcool (très) élevé. On y revient plus bas.

Victoria Ordoñez (et ses fils) prennent le parti de faire les choses différemment: La Ola del Melillero 2018 est un blanc pâle, sec et léger.

Le nom de l’appellation « Sierras de Málaga » rappelle que, malgré la présence massive de la mer, le relief est escarpé, avec des altitudes grimpant jusqu’à 1.000 mètres et avec des pentes vertigineuses jusqu’à 75%. Les six parcelles de pedro ximenez qui sont à l’origine de ce vin, sont âgées de 30 à 150 (sic) ans. C’est une viticulture de montagne qui impose beaucoup de travail manuel et l’aide précieuse de mules.

En dégustation, le nez est aromatique, sur la poire. Des épices apparaissent progressivement. On se dit que le vin pourrait être moelleux. Erreur ! La bouche est sèche, fluide et fraîche. Cette fraîcheur est mystérieuse parce que l’acidité est plutôt basse et qu’il n’y a aucune amertume. Peut-être une nuance mentholée ? L’alcool est discret (11% …en effet), cela confère une grande légèreté à ce vin surprenant, quelque chose d’aérien. J’intellectualise sans doute, mais cet Ola m’évoque subrepticement un Sherry Fino non muté (je sais, ce n’est pourtant ni le même cépage, ni le même élevage).

Aucun boisé n’est perceptible (pour le style crianza, l’appellation Sierras de Málaga impose néanmoins un passage sous bois de 6 mois, lequel a donc été bien géré).

La Ola del Melillero 2018 est un vin différent, spécial, gentil. Il ne tente pas de s’imposer par la force, il joue une petite musique douce non-dénuée de charme.

Victoria Ordoñez, Sierras de Málaga, La Ola del Melillero 2018 est disponible dans le magasin.