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Rouge vif !

Tout est prêt, je vous attends ! Une dégustation consacrée cette fois aux vins rouges, deux exceptions se chargeant de confirmer la règle.

Dégustation d’une quinzaine de vins, sélectionnés avec passion et discernement, ce samedi 14 octobre, entre 10 et 18 heures. Autour du bar et pas en terrasse vu que c’est l’automne et qu’il va pleuvoir et que cela plaît aux champignons. Ambiance décontractée et informelle. 

Commandes à me transmettre au plus tard le mardi 17 octobre, mise à disposition des vins fin octobre.

Donc deux vins blancs pour entamer les hostilités: un vin galicien, en appellation Rias Baixas (Espagne atlantique), le classique Leirana, en millésime 2022. Anthocyane a proposé tous les millésimes depuis 2018 et il n’y a aucune raison de vous priver du dernier-né ! Au moment d’écrire ce texte, il me reste 3 bouteilles de Leirana 2021. Puis le long voyage vers l’est pour faire halte en appellation Soave (Vénétie, près de Vérone et du lac de Garde) pour le Classico du Domaine Suavia, en millésime 2021. Les sœurs Tessari détiennent une baguette magique pour élaborer des vins blancs de très haut niveau (Monte Carbonare, Massifitti, …), mais c’est déjà très bon en entrée de gamme. Attention, ces vins ne hurlent pas leurs qualités, ils les murmurent. Ils convainquent mieux à table qu’en dégustation pure.

Rouge vif donc ! Restons d’abord en Vénétie pour découvrir le millésime 2022 du Valpolicella Classico du Domaine Speri, puis le 2020 de ce même domaine Speri, sur la cuvée haut de gamme Sant’ Urbano. Ce dernier n’a pas besoin d’être défendu, il s’impose tout naturellement à la dégustation, dans un style que l’on peut résolument qualifier de “petit Amarone“: c’est suave, soyeux, sec et profond. Le “simple” Valpo vaut le détour, en particulier considérant son prix: en échange de peu de sous, on reçoit un fruit bien mûr, un jus enthousiasmant et (presque) pas d’alcool – 12,5%.

Voici Amigos 2021, un assemblage de cinq cépages (tempranillo, grenache, graciano, syrah et cabernet sauvignon) en provenance du centre de l’Espagne (Castilla La Mancha). Puissant, juteux et tannique, il fera un excellent compagnon pour la viande rouge. Le Domaine Torre de Barreda tire son épingle du jeu dans cette vaste région qui produit énormément de vins assez quelconques.

Il y aura aussi un petit coin de Vienne, l’affluent de la Loire le long de laquelle s’étend le vignoble de Chinon: on goûte Les Granges 2021 du Domaine Baudry qui a pour excellente habitude réussir toutes ses cuvées, de la plus simple jusqu’à la plus complexe. Je me suis rendu compte récemment que j’avais négligé de faire goûter cette entrée de gamme qui mérite pourtant d’être mise en avant, dans un style frais typique du millésime.

Domaine Les Bosquets à Gigondas. Ce Côtes du Rhône 2022 est un gros coup de cœur: lorsque je l’ai goûté en mai, j’ai noté: couleur pâle, typiquement grenache. Nez joyeux, souriant, affriolant. En bouche, texture soyeuse, presque pas de tannins. Petite pointe de chaleur (14,5%). Vin du sud, direct et sans détours. Le grenache est complété avec 15% de syrah et 5% de mourvèdre.

Nous repartons vers la Galice. Pas la Galice atlantique (voir Leirana ci-dessus), mais la Galice continentale, en appellation Ribeira Sacra. Le Domaine s’appelle Castro Candaz: c’est un projet issu de la collaboration entre deux très grands noms dans le vignoble espagnol: Rodrigo Mendez et Raul Perez. Ils élaborent dans cette région austère, connue pour les pentes vertigineuses dans lesquelles sont plantés les ceps du cépage mencia, des vins rouges d’une surprenante finesse et d’une forte personnalité. Je vous propose de goûter le millésime 2021 de la cuvée de base (parfois appelée “joven“, même si cette mention ne figure pas sur l’étiquette) et le millésime 2019 de la cuvée parcellaire Finca el Curvado. Si ces deux vins vous plaisent et que vous êtes disposés à casser (un peu) votre tirelire, faites moi signe: la cuvée “grand cru” du Domaine Castro Candaz vaut le voyage !

En 2014, Anthocyane a proposé le Barbera d’Alba du Domaine Francesco Rinaldi (c’était le moment du millésime 2012). Depuis lors, millésime après millésime, ce vin s’est positionné comme une valeur sûre dans l’assortiment. Le vin est élaboré par les filles de Francesco, Piera et Paola. Vous aimez les vins charnels, sensuels, pleins de fruit et peu tanniques ? Le cépage barbera a manifestement été créé pour vous ! Bondissez sur ce 2020 avant qu’il ne s’échappe !

Richeaume. Domaine imprévisible. Souvent, les élevages me paraissent excessifs, ostentatoires, bêtement chics. J’ai l’impression d’un homard que l’on tartine de mayo: il y a quelque chose de précieux, mais c’est invisibilisé par une couche de bois qui simplifie, assèche et banalise. Et puis, il y a Frida: quand Richeaume est réussi, alors c’est très réussi. Vraiment très réussi. Je me souviens de ce Grenache 2018 qui m’avait explosé au visage (c’est une image) lorsqu’il s’écoula entre mes lèvres avides. Et bien, c’est rebelote avec ce Carignan 2021: nez distingué avec un vrai grand fruit, bouche juteuse et profonde, avec des tannins justes, sans la moindre sécheresse. Elevage, vous avez dit élevage ? Il brille par son absence. Une ode à ce cépage, notoirement capable du meilleur comme du pire. Il se dit que ce vin serait sans sulfites ajoutés, à très peu de chose près. Ah oui, j’allais oublié, nous sommes en Provence, près d’Aix.

Le Chianti Classico de Riecine fait également partie des valeurs sûres de l’assortiment. Ce 2021 se signale à notre attention par un taux alcoolique plutôt bas pour la région: 13,5%. A noter également que Riecine est à présent officiellement bio. Un excellent sangiovese sans concession à la mode des vins très extraits, très colorés, très boisés. Ici on recherche l’équilibre et la fraîcheur, sans utiliser de bois neuf. Si ce vin vous plaît et que vous êtes disposés à casser (un peu beaucoup) votre tirelire, faites moi signe: parmi les grandes cuvées du Domaine, il y en a une qui est absolument exceptionnelle !

Au printemps dernier, j’ai coorganisé et participé à un voyage dans La Rioja, voyage qui a fait étape au Domaine Roda. En fin de dégustation, nous avons pu goûter les vins que ce Domaine élabore dans une autre appellation, à savoir Ribera del Duero. J’avoue que j’étais sur mes gardes, de nombreuses dégustations de Ribera del Duero m’ayant laissé quelques souvenirs peu agréables. Et pourtant. Il y a donc moyen d’élaborer sur ce terroir des vins avec une vraie “buvabilité”, un dosage pertinent du bois, une puissance contrebalancée par de la finesse aromatique. Cela s’appelle Corimbo et nous goûterons le millésime 2018.

Enfin, un Rioja. Certes, mais un Rioja assez atypique: cela ne ressemble ni aux vins traditionnels (Lopez de Heredia, La Rioja Alta) ni aux vins modernes (Artuke, Roda). Peut-on alors affirmer que ce vin se situe entre tradition et modernité ? Non, de mon point de vue, il se situe ailleurs. Il incarne le dynamisme de La Rioja, région qui bouge dans tous les sens, y compris les moins prévisibles. Bref, Jose Gil est un original qui ne se réfère pas à des modèles existants, il créé ses propres vins. En particulier deux vins de villages: Labastida et San Vicente. En goûtant les 2021, j’ai pensé à la …Bourgogne. Et il se fait que Jose Gil a effectivement fait un stage en Bourgogne. Les vins ne sont pas bon marché. De toute façon, il y en a très peu.

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Chianti Classico: le nouveau sangiovese est arrivé !

La nouvelle organisation du Chianti Classico en 11 zones

C’est une tendance de fond. Les vignerons souhaitent préciser le lieu où naissent leurs vins. Une tentative pour se différencier et pour capitaliser sur la notoriété d’un quelque-part. Quand on prononce le mot Nuits-Saint-Georges, la magie opère. Ce n’est plus un pinot noir bourguignon, c’est un Nuits-Saint-Georges ! Pour le meilleur et pour le pire. Ajoutons-y la mention du premier cru Les Damodes, qui jouxte Vosne-Romanée, et c’est l’orgasme du là-et-pas-ailleurs. Les Damodes, ce sont 8 hectares de géographie sacrée.

A dire vrai, ce n’est qu’exemple parmi tant d’autres. Mais il faut reconnaître que le modèle bourguignon (vins régionaux, vins communaux, vins issus d’une parcelle premier cru, vins issus d’une parcelle grand cru) s’impose progressivement dans toute l’Europe. C’est assurément vrai en Allemagne où les étiquettes des vins secs de noble extraction mentionnent de plus en souvent un nom de commune suivi par un nom de parcelle. La notoriété de ces lieux germaniques n’est aujourd’hui pas bien grande, en tous cas dans nos contrées latino-francophones. Mais le train est lancé et viendra le moment où nous prononcerons avec délectation Bockenauer Felseneck pour désigner un riesling sec du village de Bockenau (en région Nahe) et de la parcelle grand cru Felseneck.

Venons-en à l’Italie et plus précisément à la Toscane puisque c’est le thème de cet article. Chianti Classico. Une zone créée par les dieux du terroir il y a bien longtemps déjà (un Grand-Duc Médicis est passé par là au XVIIIème siécle). Classico c’est le cœur historique du Chianti par opposition à tous les autres Chianti que je qualifierais volontiers de non-Classico. Ce n’est pas que ceux-là sont toujours moins intéressants, mais on y trouve de tout et en particuliers des tonnes d’ersatz qui n’ont de Chianti que le nom. Que voulez-vous, chère Madame, c’est dans la nature humaine de jouer la carte de l’opportunisme et, en quelque sorte, celle du plagiat.

Jusqu’il y a peu, les vins du Chianti Classico se racontaient en particulier par leur élevage: les meilleurs fruits cueillis sur les vignes les plus anciennes se destinaient naturellement, après un long passage en tonneaux à la durée règlementée, à la prestigieuse cuvée Riserva. Fort créatifs, nos vignerons toscans y ont ajouté en 2013 la notion de Gran Selezione. Mieux que Riserva, encore plus prestigieux, comprenez encore plus cher. Une segmentation par le prix, une hiérarchie, le vin dans le sens vertical.

Le sens vertical ? Mais ne pourrait-on pas réfléchir au sens …horizontal ? Alors oui, à l’été 2021, nos vignerons toscans se sont décidés à subdiviser le Chianti Classico en 11 zones de type communal. Elles sont illustrées sur une carte, plus haut, encore plus haut, ça y est vous êtes arrivés.

Pour être précis, la commune de Greve a subi l’ablation de Panzano, Lamole et Montefioralle, chacun de ces hameaux souhaitant sa propre dénomination. Idem pour Vagliagli dont le territoire appartient à la commune de Castelnuovo Berardenga. Dans le même ordre d’idées, San Donato in Poggio n’est pas une commune, mais une partie de la commune de Barberino Tavarnelle. Je m’arrête là avant de me noyer dans les subtilités de la géographie toscane.

Il me semble que la mention Gaiole ou Panzano sur une étiquette va toucher une corde sensible chez l’amateur, va déclencher une petite lueur d’envie. Pour Vagliagli ou San Casciano, les vignerons locaux vont devoir s’armer de patience et investir dans ce qui fait la spécificité et l’intérêt du lieu-de-chez-eux. Je suppose que certains vignerons préfèreront ne pas mentionner ces nouvelles dénominations complémentaires pour éviter d’égarer le consommateur.

Riecine, c’est 100% commune de Gaiole. Sur l’étiquette du millésime actuel, rien ne le revendique avec vigueur et fierté. Nous verrons bien comment se présenteront les étiquettes futures. Mettre l’accent exclusivement sur le nom du Domaine ou compléter le message en affirmant son origine communale ?

A propos, ce Riecine Chianti Classico 2020, en provenance de la commune de Gaiole, se goûte vraiment très bien. C’est un vin subtil, équilibré et expressif. Le fruit est pur et intense. Fine acidité salivante. Ce 100% sangiovese se contente d’un très pertinent 13% d’alcool (le millésime 2019 trouvait son équilibre à 14%). Vin d’altitude (450-500 mètres) issu de vignes qui peuvent commencer à se décrire comme vieilles (25 ans). 14 mois d’élevage en tonneaux usagés et en foudres. La mise en bouteilles est donc très récente.

Je vous invite à en acquérir quelques flacons dans le magasin. Le risque de déception me paraît négligeable, voire minusculissime.

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L’excellence en Chianti Classico

Les villages du Chianti Classico

Imaginons que vous, cher lecteur, chère lectrice, êtes passionné par le Chianti. Vous connaissez les meilleurs Domaines et les bons millésimes, vous avez déjà pris quelques vacances à l’ombre des cyprès toscans, vous faites partie du club des adorateurs du Coq Noir (…Il Gallo Nero…) et vous pouvez répéter très vite -et sans vous prendre la langue entre les dents- Gaiole, Radda, Castellina, Greve et quelques autres villages qui forment ensemble le cœur historique du Chianti, encore appelé Chianti Classico.

Le hameau de Castell’in Villa: le Domaine est également un “agriturismo

Et pourtant, je suis prêt à parier que le Domaine Castell’in Villa ne vous dit pas grand-chose. Autant ce Domaine est connu des amateurs italiens et anglo-saxons, autant il semble que sa notoriété soit faible en Francophonie. Je ne pose aucune hypothèse explicative pour ce qui concerne la France, mais, pour la Belgique francophone, je pense qu’il s’agit d’un simple problème de distribution: pas de caviste pour le mettre à disposition des amateurs d’ici. Loin des yeux, loin du cœur …et le Domaine disparaît dans l’oubli éternel.

…Eternel, non. Anthocyane veille au grain. J’ai goûté, regoûté et approuvé. Mon mérite est limité, puisque plusieurs oeno-célébrités m’ont précédé: en particulier, pour Hugh Johnson, le Domaine est ***.

Le Domaine se situe à Castelnuovo Berardenga, à l’extrême sud de l’appellation, pas bien loin de Sienne. Les généralisations sont souvent sujettes à caution, mais les vignobles de cette commune sont réputés pour permettre l’élaboration de vins élégantstanniquesintenses et susceptibles de se bonifier considérablement au vieillissement. La propriétaire, principessa Coralia Ghertsos in Pignatelli della Leonessa, est d’origine grecque, autodidacte et particulièrement attachée aux vinification et élevage traditionnels: ici, c’est la principauté du style “à l’ancienne. Ni forte extraction, ni couleur violacée, ni taux d’alcool très élevé. C’est aussi la primauté donnée au cépage sangiovese.

En dégustation, le Chianti 2017 incarne le style de la maison: 100% sangiovese, couleur rouge brique, style oxygéné lié à l’élevage en “botti” (petits foudres) usagés pendant 12 mois, bons tannins, notes terreuses et épicées, jambon fumé. Aucune sensation chaude/alcooleuse. Pourrait évoquer certains Rioja traditionnels.

Le Riserva 2015 est un feu d’artifice ! Couleur rouge brique, nez sur la rose fanée et l’encens avec des nuances de zeste d’orange. En bouche, énormément de finesse, posée sur un lit de tannins assez fondus. Très savoureux. Le verre vide s’exprime avec noblesse: cigare, bois noble, cerise. Elevage de 2 à 3 ans en “botti” (petits foudres). Grand vin. Le prix me semble justifié.

***

Le Chianti Classico Castell’in Villa 2017 et le Chianti Classico Castell’in Villa Riserva 2015 sont disponibles dans le magasin. Le millésime 2017 est en dégustation ce samedi 23 octobre.

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X

Un titre en forme de concision. La réponse à un jeu-concours et la désignation du vainqueur. Une brève réflexion sur les périls de la dégustation à l’aveugle. Tout ça dans l’article qui suit.

Une bonne vingtaine de participants à la dégustation “take-away” de ce samedi ont reçu 13 petits flacons numérotés et 1 petit flacon supplémentaire marqué, sournoisement, d’un simple “X”.

Le jeu consistait à découvrir qui se cachait derrière ce “X”: une région ? Un cépage ? Qui sait…une appellation ? Un millésime ? Le Graal: le Domaine, avec l’indication du nom de la cuvée et de l’âge du chien du vigneron.

Bon. La dégustation à l’aveugle est décidément un art difficile. Certaines nuances sont subtiles, l’effet de séquence peut perturber l’analyse, un vin spécifique peut être atypique par rapport aux caractéristiques habituelles des vins de la région dont il est issu. Inconsciemment, on intellectualise aussi: “sachant que c’est Philippe qui propose ce jeu, il se pourrait bien que ce soit…“.

Je revendique de ne pas avoir de talent particulier pour reconnaître les vins qui me sont soumis à l’aveugle. Parfois, rarement, un souvenir récent et une bonne dose de chance peuvent me rapprocher du but. Il m’est arrivé, goûtant deux vins en parallèle, de reconnaître l’un de ceux-ci. Dans le verre A, c’est un vin hongrois, issu du cépage furmint. Mon triomphe fût de très courte durée, puisque ce furmint avait été versé dans le verre B…

Je me suis fait une raison. Se tromper très souvent n’empêche en rien d’avoir envie de jouer, encore et encore.

Ce vin “X” était donc italien et toscan. Un Chianti Classico 100% cépage sangiovese, en millésime 2019: Riecine. Anthocyane a déjà vendu ce vin dans différents millésimes, parmi lesquels 2014 et 2017.

J’ai reçu des réponses audacieuses, futées et originales. J’en copie quelques unes ci-dessous, en version anonymisée:

Pour le vin mystère, je vais dire: un Teroldego du Trentin, Foradori, 2017 (Italie).

On peut dire que les 3 cl nous auront bien fait voyager, ma femme et moi. Premier constat, une robe framboise léger; cela a éliminé un grand nombre de cépages et mis en route plusieurs possibles: pinot noir, mencia, nebbiolo, nerello mascalese, frappato, voire grenache de sable plus une kyrielle de cépages autochtones inconnus type listan negro. Ensuite une acidité assez tranchante  qui peut évoquer un lieu d’origine en altitude et/ ou de type maritime, insulaire ou pas. Des fruits rouges bien mûrs évoquent le soleil du sud…ou alors un millésime chaud plus septentrional. La bouche en 1/2 corps avec malgré tout une perception tannique, une certaine salinité et une énorme vivacité. ENFER ET DAMNATION, d’où vient ce vin ? Nous passons en revue, l’Etna, les Iles Canaries, la Galice, la Castille, l’altitude de la Navarre, le Piémont, le pinot de Savoie, le pinot autrichien, j’en passe et des moins bonnes…!!! Sans aucune évidence. MAIS BON, IL FAUT DONNER UNE SEULE REPONSE, donc “in at the deep end’: cela ne me dérangerait  pas que ce soit une cuvée-sœur de  7 Fuentes, SUERTES DEL MARQUES à Tenerife. Amen….

Pour le vin mystère, je mets mes commentaires de dégustation pour étayer mon, très certainement, plantage sur l’AOC et autres précisions. Robe pâle, nez très fermé mais d’obédience nordiste…La bouche est fraîche, belle acidité, léger côté poivré, tanins fins mais présents peut attendre 3-4 ans. Ma conclusion…j’hésite entre 2: je penche pour un Pineau d’Aunis et puisqu’il faut donner un nom, Bellivière, Rouge Gorge 2018 en Coteaux du Loir…Ou un pinot noir allemand frais. Donc dans ton magasin, je trouve Holger Koch Kaiserstuhl Spätburgunder 2019 qui n’en est pas loin. J’opte pour le Pineau puisqu’il faut choisir.

Ha oui, le vin mystère. Belle attaque, petits fruits noirs, légère tension, un bel équilibre, pas de chaleur, évolue sur un côté terreux, cela me fait penser à un pinot noir de chez Colinot (Irancy), 2018.

Voici la réponse de B. pour le flacon X. Robe: fuchsia foncée, automnale. Nez: cerise, terreux, poivré, légèrement boisé. A. y a même senti de l’ananas et de la cardamome. Bouche: agréablement long en bouche, on retrouve les arômes légèrement boisés/fumés. Pas le fruit au premier plan, pas trop de soleil. On se lance: alcool > 12°, année < 2018, cépages: merlot, syrah, …lieu: dans le coin Autriche, Slovénie, Croatie. En tous cas, on lui a accordé 2 étoiles (sur un maximum de 3) dans notre rating personnel.

En ce qui concerne le vin mystère : J‘ai été frappé  par une aromatique volatile aigre qui disparaît dans sa grande majorité. La robe et le côté frais piquant me font penser un à un Italien à base de nebbiolo. Mais je suis incapable d’être plus précis.

Choisir un vainqueur consiste à décevoir les autres participants: dans quel piège me suis-je encore fourré ? J’ai cherché si “Toscane” ou “sangiovese” avaient été cités. C’eût été trop facile. Je rappelle que les décisions du jury sont sans appel et que le jury, c’est moi. Je n’ai jamais affirmé que la décision serait d’une objectivité foudroyante. Roulement de tambours. Je récompense la contribution la plus brève, la plus rapide (samedi à 19 heures) qui a le mérite d’évoquer l’Italie et un cépage intéressant, dont le nom méritait bien une mise en valeur.

Donc, bravo François ! Je joins une bouteille de Riecine à ta commande.