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Lavernette en dégustation ce samedi 22

Lavernette

Dégustation de 10 à 18 heures.

Trois expressions du cépage gamay: simple/joyeux en rosé, pétillant/étonnant en ‘bulles’, dense/quasi-bourguignon en rouge.

Quatre expressions du cépage chardonnay: Beaujolais blanc (sol granitique) et 3 cuvées de Pouilly-Fuissé (sol plutôt calcaire), chacune développant sa propre personnalité.

Voici mon compte-rendu de visite au château de Lavernette.

Voici le lien vers le bon de commande.

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Le Roc se rebiffe !

Suite aux ventes du mois d’avril et à vos nombreux commentaires sympathiques, les vins du Domaine Le Roc sont à nouveau disponibles pour enlèvement à partir du 22 juin. Ils peuvent être commandés dès aujourd’hui via le bon de commande.

Le Classique 2010  – € 6,77: assemblage de négrette, de syrah et de cabernet; poivre et épices (dernières bouteilles)

La Folle Noire d’Ambat  2011 – € 7,63: une bombe fruitée, 100% négrette (épuisé)

Nouveau: La Saignée (rosé) 2012 – € 6,75: un rosé idéal pour accompagner les repas d’été.

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Domaine de la Ramaye (Michel Issaly)

Le caveau
Le caveau

On quitte la ville de Gaillac par le nord-ouest. Il ne faut pas rater la petite route à droite, à côté de l’église de Ste-Cécile d’Avès. Quelques centaines de mètres en chemin creux. M’y voici.

Michel Issaly, vigneron, philosophe, copropriétaire du restaurant La Vigne en Foule et président de l’association des Vignerons Indépendants me reçoit…vachement enrhumé.

Ce qui ne l’empêche pas de partager avec moi l’histoire de sa famille et les difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on n’est pas soi-même issu du monde du vin, ce qui était le cas de son père. La propriété est familiale du côté maternel, depuis le XIXe siècle.

Le caveau est un lieu étonnant, de pierre et de bois, un peu poussiéreux, touffu, hétéroclite, pas trop éclairé, plein de vieux flacons, d’objets patinés et de souvenirs. Surtout ne rien changer ! L’âme du lieu n’y résisterait pas.

Chaque vin est une aventure en soi, marqué par le sceau de la forte personnalité du vigneron: qui décide de réduire fortement la taille de son domaine pour pouvoir consacrer tout le temps nécessaires aux vignes les plus précieuses ?

Michel Issaly
Michel Issaly

Nous goûtons…

Le Cavaillès-Bas 2011 (80% mauzac, 20% loin de l’œil) ne ressemble qu’à lui-même. Rendements ridiculement faibles, vendanges manuelles en surmaturité, vin très peu soufré. Vin blanc sec avec beaucoup de personnalité. Une complexité qui se révèle progressivement. Caractère bien trempé, concentration des extraits secs dans le vin…et concentration requise chez le dégustateur. Le vin est déroutant, protéiforme et imprévisible.

Parenthèse relative à la symbolique des étiquettes: un serpentin dessinant le terroir vivant, la vie éternelle et l’empreinte de l’homme sur son environnement. En tous cas, le résultat est graphiquement très réussi !

Pech de la Tillette 2011, est un assemblage de cépages rouges (dont merlot et syrah). Il s’agit du vin le plus ‘direct’ de la gamme. Une porte vers un monde à part.

La Combe d’Avès 2008 est un magnifique rouge, très élégant, assemblage à parts égales de braucol et de duras. La texture est soyeuse, la bouche épicée. Pas l’ombre de l’ombre d’une trace de rusticité.

Dans la tradition de Gaillac, il y a le vin de voile. Tradition mise à mal en ce siècle où tout doit aller vite. Un vin de voile (le plus connu est sans doute le Vin Jaune du Jura) a besoin d’un élevage très long pour développer ses arômes surprenants et tellement intenses. Protégé par un voile de levures, le vin s’oxyde très lentement. Le temps passe, le vinificateur attend. A la longue, il peut même ‘oublier’ son vin dans un coin sombre de la cave.

D’où ce Vin de l’Oubli 2000 (100% mauzac), élevé une dizaine d’années sous bois. C’est très riche, très long et très sec. Subtil aussi, épicé, comparable en cela au Château Chalon.

Remarque: les vins de Michel Issaly sont très peu soufrés et embouteillés avec du gaz carbonique pour les protéger de l’oxydation. Conséquence: léger perlant quand on débouche le flacon et aromatique réduite. Ce n’est pas un défaut ! Ces vins doivent impérativement être aérés avant dégustation: donc, carafe, carafe et encore carafe.

Pour la bonne bouche, citation d’une contre-étiquette: « Vous avez le droit de ne pas aimer ce vin. Car il est à l’opposé des vins technologiques qui sont vinifiés pour plaire à tout le monde. » Ces vins sont en effet polarisants: on aime (beaucoup) ou on n’aime pas (du tout). Mais une chose est certaine, l’indifférence n’est pas de mise !

Les vins du Domaine sont en dégustation le samedi 01 juin. Ils peuvent être commandés jusqu’au 04 juin inclus.

Plus d’information sur cette page.

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Domaine de Brin (Damien Bonnet)

Le fléchage pour arriver au Domaine est impeccable. Heureusement, parce que le GPS ne connaît ni le lieu, ni les routes qui y mènent. Il faut dire qu’on se sent loin de tout. Pourtant, quelques minutes plus tôt, je parcourais la place du village voisin, Villeneuve-sur-Vère: un lieu esthétiquement magique. Nous nous trouvons à quelques kilomètres d’Albi, dans le Tarn, en plein Sud-Ouest.

Une fois n’est pas coutume, j’arrive avec quelques minutes d’avance. Je suis accueilli par la tante de Damien Bonnet…et par le chat de la maison. J’en profite pour me balader dans les vignes.

Damien Bonnet est jeune, terriblement jeune du haut de mes 49 ans. Et il parle. Disons qu’il m’arrose d’idées, de passion et de réflexions pointues. Quelle énergie ! Comme me dira Michel Issaly lors de ma visite du lendemain: « avec Damien, les anciens ont intérêt à rester bien réveillés ! »

Il est vrai que son premier millésime (2008) a décroché une Médaille d’Or au concours de Gaillac. C’était pour se tester, pas vraiment pour le macaron. Premier essai et premier essai transformé. Depuis, Damien ne participe plus au concours: ce n’est pas plus son ‘truc’ que le mien…

Nous commençons par goûter à la cuve une nouveauté: un gamay pétillant rosé en méthode gaillacoise. Ça commence fort: une délicieuse friandise !

Dans un coin d’une autre cave, un petit fût. Y fermente un blanc, élaboré avec le cépage local ‘Loin de l’Oeil’ (si, si, c’est le nom d’un cépage). Raisins récoltés à 31° potentiels. Pour le dire autrement, si, en fin de fermentation, on se retrouve avec un vin titrant 10% d’alcool, il restera plus de 300 grammes de sucre résiduel par litre !

Au caveau, Damien m’explique qu’il travaille seul, avec l’aide d’un ouvrier 6 mois par an. Levures indigènes et vendanges manuelles. Très peu de soufre. A la vigne, cuivre, ‘poudrage’ …et c’est tout. Rendements très maîtrisés: de 20 à 35 hectolitres/hectare.

Le rosé ‘La Vie en Rosé’ 2012 vient d’être mis en bouteille: ça fera des ravages au jardin cet été ! Je préviens les puristes du rosé sec que celui-ci est tendre. Donc, un peu de sucre mais parfaitement équilibré par le fruit et la fraîcheur. Vendu sous ‘Vin de France’ parce que décidément trop rock ‘n’ roll pour l’appellation Gaillac…Cépages ? Gamay, duras et merlot.

Le Mauzac 2012 est un blanc sec à l’équilibre typique de son cépage: une pointe d’amertume soutient la bouche. Je sais…amertume…un mot dangereux quand on vend du vin. Et pourtant, ce sont les quatre saveurs fondamentales qui font le vin: douceur de l’alcool, acidité fraîche, minéralité saline et amers nobles…voilà le grand cocktail !

La cuvée ‘Pierres Blanches’ était malheureusement épuisée.

Le vignoble de Damien est plutôt axé sur les cépages rouges. Première cuvée, Vendemia 2010, assemblage de braucol (40%), de duras (30%) et de cabernet sauvignon (30%). Pas de passage en bois, 18 mois d’élevage en cuves et mise en bouteilles début février 2013. Poivre et épices. Commence ‘facile’, mais finit plus sérieux.

Ensuite…Anthocyanes 2011…D’accord, avec un tel nom de cuvée, je suis condamné à la subjectivité. C’est donc très bon mais  je n’oblige personne à me croire !  70% braucol et 30% syrah. Elevage en barriques de plusieurs vins. Tannins fins, salinité salivante. Brin de temps 2010, assemblage à parts égales de duras et de braucol, vignes de 30 ans, rendements de 20 hectolitres/hectare, élevage de 22 mois en barriques de plusieurs vins. Cuvée de garde: pour la goûtez dès aujourd’hui, un passage par la carafe est plus que recommandé !

Après, décollage pour la planète Mars. La cuvée liquoreuse ‘Loin de l’Oeil…encore plus doux’ 2011 porte ce nom étrange parce que Damien élabore une cuvée liquoreuse du même cépage, mais en plus ‘politiquement correct’. Attention, cet ‘encore plus doux‘ n’est disponible que sur prescription médicale et après rédaction d’un acte notarié me dégageant de toute responsabilité ! Trêve de plaisanterie, l’équilibre entre sucres ‘héneaurmes’ et acidité de très haut vol en fait une cuvée d’exception.

Reste un rosé liquoreux de cabernet sauvignon, intitulé, à très juste titre, Brin de Folie. J’ai failli vous le proposer, mais finalement j’ai préféré éviter l’internement psychiatrique…

Les vins du Domaine sont en dégustation le samedi 01 juin. Ils peuvent être commandés jusqu’au 04 juin inclus.

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Domaine André & Mélanie Pfister

Mélanie Pfister
Mélanie Pfister

Au cœur du joli village de Dahlenheim, je suis reçu par Marie-Anne Pfister, épouse d’André et maman de Mélanie. André est aux vignes, Mélanie…aux Etats-Unis.

André Pfister est incontestablement un pionnier et un précurseur: il a commencé à enherber ses vignes dès la fin des années ’70. A cette époque, il passait pour un farfelu. Il a introduit les cuves thermo-régulées dans le Bas-Rhin et a toujours géré les traitements à la vigne avec précision et rigueur. Une réflexion en profondeur a été menée sur les densités de plantations optimales.

Observer et travailler dans les vignes. Cela peut paraître évident, mais…

Mélanie est devenue chef d’exploitation en 2008, après un sacré parcours, de Bordeaux à Geisenheim, en passant par Dijon et la Nouvelle-Zélande. Le nouveau chai a été inauguré en 2011, de façon à offrir à Mélanie un outil de travail parfaitement adapté.

Les deux Crémants d’Alsace sont très agréables: j’opte finalement pour la version ‘blanc de blancs‘ (chardonnay et pinot blanc). Dégorgement après 24 à 36 mois sur lies. Cette longue période de maturation joue un rôle important dans la qualité de ce Crémant: bulle fin, nez délicat. Accouchement tout en douceur et en prenant le temps qu’il faut. Sucrosité totale de 4 grammes par litre, donc Extra-Brut.

Le premier pinot noir est fort sympathique. Puis le choc: le pinot noir ‘barriques’ 2010. Couleur éclatante. Nez prometteur et équilibre magnifique ! Je me souviens encore des frissons que j’ai ressenti en le goûtant. Récolte manuelle fin octobre, mise en bouteille en août 2012. Terroir exposé à l’est (comme en Bourgogne…). Mélanie a fait un stage chez Méo-Camuzet (Vosne-Romanée) et a décidé de vinifier cette cuvée à la mode bourguignonne. 2010 est à la vente aujourd’hui…en attendant que 2009 soit prêt.

Le riesling Tradition 2011 est très sec (c’est le sens du mot ‘Tradition’) et provient du Silberberg, un beau terroir argilo-calcaire. Analytiquement: 12,5% d’alcool, 4 grammes de sucre résiduel et 8 grammes d’acidité tartrique.

Le riesling grand cru Engelberg 2010 est un grand seigneur, à laisser reposer quelque temps. Ensuite, pendant au moins 15 ans, il va s’affiner et offrir progressivement minéralité et complexité. A traiter avec les égards dus à son rang, sans précipitation.

Au sein de la large gamme: beau muscat ‘Les 3 Demoiselles’, ainsi nommé en l’honneur des 3 filles d’André et de Marie-Anne (une sœur de Mélanie travaille et vit à Bruxelles) et originale ‘cuvée 8’, assemblage de riesling et de pinot gris, épicé d’une pointe de muscat et d’une pincée de gewürztraminer.

Gewürztraminer ? Allons-y pour le gewürztraminer Tradition 2010. Un ‘sec tendre’, floral, épicé et particulièrement gastronomique. Un peu sur la réserve, ce qui lui confère beaucoup d’élégance.

Enfin, un vrai demi-sec en la personne du pinot gris Sélection 2008 et de ses 26 grammes de sucre résiduel. Le millésime 2008, plus frais que 2009, me paraît très bien mettre en valeur cette cuvée, marquée par la poire mûre. Finale très nette.

Les vins du Domaine sont en dégustation le samedi 04 mai. Ils peuvent être commandés jusqu’au 07 mai inclus.

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Domaine Frédéric & Guillaume Mochel

Mochel Frédéric et GuillaumeAprès un mini-rallye entre Wolxheim, Dahlenheim et Traenheim, j’arrive avec quelques minutes de retard au Domaine Mochel. Je suis reçu par Guillaume, 35 ans et chef de l’exploitation depuis une dizaine d’années. Frédéric, son papa, a pris sa retraite, mais il est toujours là pour donner un coup de main.

Le caveau est surprenant: une combinaison, très réussie, entre une partie traditionnelle et une partie au design hyper-contemporain et très épuré. Tout un symbole: une alliance entre passé et présent.Mochel caveau

Nous goûtons deux Crémants, un ‘blanc de blancs’ puis un Crémant rosé de pinot noir: celui-là me plaît vraiment beaucoup, il est parfait pour un repas d’été, au jardin.

Le riesling 2010 est exactement ce que j’en attends: un vin sec, mûr, citronné, précis, à l’alcool modéré (12%). Un riesling consensuel, accessible et souriant. Jeunes vignes plantées sur l’Altenberg.

On change de division avec la cuvée Henriette 2011, grand cru Altenberg: toujours riesling, toujours sec, mais plus tranchant et plus complexe. Grand vin, avec beaucoup de potentiel.

Le gewürztraminer 2010, malgré quelques grammes de sucre résiduel et un alcool important (14%), ne fait ni dans l’exubérance aromatique, ni dans la superficialité: c’est un vin élégant et fin qui peut réconcilier les réfractaires avec ce cépage original.

Altenberg muscat 2011 MochelLe muscat grand cru Altenberg 2011 est étonnant: épicé, salin et d’une grande longueur. Plus Altenberg que muscat. Le meilleur muscat d’Alsace ?

Il s’agit de muscat ottonel, variété délicate qui requiert un grand savoir-faire, et non du plus classique muscat d’Alsace.

Voici venir une bouteille masquée. Guillaume me teste. Je reconnais un riesling (est-ce si difficile à deviner ?) et je parie sur un Altenberg: juste ! Reste à découvrir le millésime. Le vin est tendu, légèrement évolué, pierreux. Dans un grand élan, je déclare que le vin a sans doute une dizaine d’années de vie, mais qu’il ne s’agit certainement pas d’un 2003, millésime de canicule qui a produit beaucoup de vins lourds et excessifs. Le sourire en coin de Guillaume m’en dit long: il s’agit bien entendu d’un …2003 !

Analytiquement, le vin est d’acidité plutôt basse et il y a quelques grammes de sucre résiduel. En bouche par contre, le millésime semble s’être dissous dans le terroir. Des fruits secs, de la précision. Comme quoi, la patience est récompensée. Et, bonne nouvelle, ce vin est  disponible à la vente.Mochel façade

Pendant que Guillaume prépare mes cartons, il me fait encore goûter une Sélection de Grains Nobles 2007…

Les vins du Domaine sont en dégustation le samedi 04 mai. Ils peuvent être commandés jusqu’au 07 mai inclus.

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ô grand Saint-Nicolas…

Frédéric Mabileau
Frédéric Mabileau

J’ai rendu visite au Domaine Mabileau en septembre, durant mon voyage tourangeau. Quelques mois ont passé, les nouveaux millésimes sont à présent disponibles.

Nous sommes donc à Saint-Nicolas de Bourgueil et même en plein coeur du village, à quelques mètres de la mairie, de l’église et du monument aux morts.

La dégustation commence par un Rosé de Loire. J’insiste sur les majuscules, puisqu’il s’agit d’une appellation à part entière.

Ne pas confondre avec le Rosé d’Anjou, qui se signale souvent par un goût douceâtre et un manque de ‘peps’. Le Rosé de Loire de Frédéric Mabileau provient de rendements inférieurs à 30 hectolitres/hectare, alors que l’appellation tolère 60 hl/ha. Les vignes de cabernet franc ont été plantées il y a plus de 15 ans. La parcelle est petite (1 hectare) et bénéficie d’une agriculture biologique. Terroir de graviers. Le vin est sec et désaltérant. Alcool: 12,5%. Un excellent compagnon pour les après-midi au jardin. Du moins si la météo y met un peu du sien…

Voici « Petits Grains« , un Saint-Nicolas élaboré à partir de raisins (en conversion bio) achetés à un collègue. Ce sont les équipes de Frédéric qui vendangent, à la main, cette petite parcelle. Pur fruit, pur plaisir, alcool: 12,5%. Un cabernet franc joyeux !

Le Saint-Nicolas Les Rouillères constituent la cuvée emblématique du Domaine: plus de 100.000 bouteilles produites, avec des vieilles vignes (âge moyen: 35 ans). Agriculture biologique. Nous goûterons 2011, mais c’est le millésime 2012 qui est aujourd’hui à la vente.

On passe aux choses très sérieuses avec la cuvée Les Coutures: élevage en demi-muids de plusieurs vins.

En français: après fermentation, le vin passe 11 mois dans de grands tonneaux de chêne, appelés demi-muids, d’une contenance de 600 litres. Ces demi-muids sont réutilisés pendant un certain nombre d’années. Ils sont dits ‘neufs’ lors de leur première utilisation, ils sont dits ‘d’un vin’ à leur deuxième utilisation, ‘de deux vins’ à la troisième, etc…

Les Coutures, c’est de la soie ! Vignes de 43 ans. Alcool: 13%.

Dernière cuvée de Saint-Nicolas: Eclipse. 5.400 bouteilles issues de très vieilles vignes (52 ans) sur coteaux argilo-calcaires, de rendements modérés (37 hl/ha), en agriculture biologique. Nous sommes aux antipodes du vin de fruit: vinification et élevage (un an) en demi-muids neufs. Cette cuvée n’est proposée à la vente que lorsque le millésime s’y prête. Nous nous situons dans l’univers des grands Bordeaux classiques, avec des possibilités de longue garde. La Revue du Vin de France a goûté plus de 500 vins rouges de Loire du millésime 2010 pour en sélectionner une centaine. Parmi cette centaine de vins sélectionnés, Eclipse 2010 se voit attribuer la 21ème place.

Voilà. Snif. C’est fini.

Fini ? Non, pas du tout. Chttt, voici les surprises. Après Saint-Nicolas, il y a l’Anjou. Un rouge, 100% cabernet sauvignon, d’autant plus sympathique qu’il n’a jamais vu le tonneau: pure cuve inox. Un jus de cabernet, élaboré avec des rendements de 25 hl/ha ! Vendanges manuelles et agriculture biologique. Si ce vin avait le droit de porter une appellation plus prestigieuse, il se vendrait à un tout autre prix.

Frédéric Mabileau a toujours eu envie de vinifier un vin blanc. Mais à St-Nicolas, c’est peine perdue. L’appellation ne le permet pas et les sols ne sont pas vraiment adaptés au chenin. Chenin , j’ai écrit chenin ? Il fallait donc mettre le cap à l’ouest, explorer le Saumurois, trouver une belle parcelle argilo-calcaire de vieilles vignes à Puy-Notre-Dame…et se lancer ! Résultat: la cuvée Chenin du Puy. Vendanges manuelles en deux tris, le 11 octobre et le 22 octobre 2008. D’où vous déduirez sans peine qu’il s’agit d’un millésime 2008, à point aujourd’hui, après avoir avoir digéré son élevage en demi-muids.

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A Huit en Moselle

dans la salle de dégustation de Karthäuserhof
dans la salle de dégustation de Karthäuserhof

A peine revenu d’Alsace, me voilà sur les bords de la Moselle, l’autre pays du riesling.

Cette fois, le voyage n’est ni professionnel, ni en ‘solo’: nous sommes huit amateurs à consacrer quelques jours à l’exploration d’un vignoble exceptionnel, relativement méconnu en Belgique francophone (dans les pays latins en général) et pourtant situé à moins de 3 heures de route de Bruxelles.

Ce qui ne gâche rien, c’est Trèves, ville principale de la Moselle allemande, riche en monuments romains (Porta Nigra, basilique de Constantin, thermes, etc…) et habilement gastronomisée, via le restaurant double-étoilé Becker’s.

Malgré une saloperie de contracture musculaire dans le dos et une météo hivernale, je garde un souvenir ébloui de notre voyage. En particulier, formidables visites chez Abi Duhr, vigneron luxembourgeois, propriétaire du Château Pauqué à Grevenmacher et chez Tobias Busch, adjoint du maître de chai de Karthäuserhof, propriété historico-mythique de Moselle allemande, sise dans le village d’Eitelsbach.

Vendredi saint, férié dans cette région de l’Allemagne, et donc pas un chat lorsque nous arrivons à Karthäuserhof peu avant 10 heures du matin. Un grandiose mur de vignes de 20 hectares domine la propriété et la protège des vents du nord. Impressionnant ! A se demander comment il est possible de planter, de tailler et de vendanger sur une pente aussi vertigineuse, aussi caillouteuse (schistes). Nous sommes donc en face du Karthäuserhofberg, vignoble exposé plein sud, capable d’amener à maturité des raisins de très grande qualité, du moins lorsque la météo se montre raisonnablement clémente.

Tobias Busch arrive et, dans un anglais impeccable, nous montre immédiatement qu’il est un fin connaisseur de l’histoire tumultueuse du Domaine. Nous nous rendons en sa compagnie dans la salle de dégustation: construite en 1895, celle-ci est un condensé de boiseries, de faïences, de vitraux et de trophées cynégétiques.

Nous entamons le périple par un Pinot blanc, frais, précis et cristallin. Ce sera notre seule infidélité au roi-Riesling. Nous dégustons un à un les secs, les fruités et les moelleux. Pour finir par quelques gouttes de nectar, sous la forme d’un Beerenauslese 2010 (183 g/l de sucre résiduel).

Millésimes 2012 (à peine mis en bouteilles et pas encore tout-à-fait en place), 2011, quelques 2010 et des vins plus anciens: 2009, 2007 et 2004. Notre hôte met en valeur les différentes cuvées, combinant connaissances pointues, sens de l’humour et talent pédagogique. Chaque vin est, à son niveau, un modèle de précision et d’équilibre entre saveurs douces, saveurs fraîches et saveurs salines. Même les cuvées élaborées avec plus de 60 grammes/litre de sucre résiduel, font preuve d’un équilibre net, léger et aérien. Les alcools sont modestes, autour des 10%. Les acidités sont énormes et pourtant sapides. La quintessence…

Il y avait de la magie à Karthäuserhof ce vendredi 29 mars.

PS: je sais, les vins allemands traînent la réputation d’être difficiles à comprendre, difficiles à apprécier et difficiles à trouver. Je me propose de vous accompagner dans cet autre monde du vin: rendez-vous sur ce site durant les prochains mois.

D’ici là, n’hésitez pas à jeter un oeil ici.

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La Couronne d’Or et autres pépites du Bas-Rhin

Me voici donc de retour d’un périple alsacien particulièrement fructueux. Le coffre de ma voiture en sait quelque chose…

Bruno, Julien et Anne-Marie Schmitt, Marie-Anne Pfister, Etienne Loew, Bruno Schloegel, Guillaume Mochel et Jean-Pierre Rietsch…merci pour votre accueil plus que sympathique !

Merci en particulier pour ce partage de vins secs, fins et précis. Des vins qui expriment le lieu, le moment et l’homme qui les ont engendrés. Des vins qui conjuguent expressions enracinées et sensations aériennes.

Des vins certes aromatiques mais avant tout dotés d’une texture, d’une structure, d’un bel équilibre en bouche. Les cépages sont transcendés et offrent une palette de nuances qui se révèlent progressivement à l’amateur attentif.

Des vins destinés à la table et à la fête !

Je dis non à l’exubérance racoleuse. Je dis non aux vins lourdauds qui fatiguent nos estomacs et nos cervelles. Je dis non aux vins sans âme, interchangeables et insipides. Rejoignez ce juste combat !

Visite au Domaine Mochel

Visite au Domaine Pfister

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Dégusté et approuvé: Les Cocalières 2008

Waouw ! Un Languedoc structuré et frais. Une pointe d’austérité, une dominante ‘mourvèdre’, une très belle finale fruitée. Aucune sensation alcooleuse. De la noblesse. Excellent au point de regretter qu’il ne s’agisse que d’une ‘petite’ bouteille de 75cl.

Contre-étiquette réellement informative: ‘vignoble d’altitude dans le sud de la France, exposé au nord-ouest. La syrah (40%), le mourvèdre (30%) et le Grenache (30%) sont assemblés (…) terroir composé de poussières volcaniques et de calcaire’.

Je souligne aussi l’exceptionnelle qualité du bouchon en liège: autant ne pas gâcher une si belle matière première par une piètre touche finale.

Coteaux du Languedoc Montpeyroux, Domaine d’Aupilhac, Sylvain Fadat, Les Cocalières, 2008 (en conversion à l’agriculture biologique).

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Au royaume de la Folle Noire

Vendredi 22 février. Soleil gelé. Départ de Sénouillac vers 09h00. Je traverse Gaillac et monte sur l’A68 en direction de Toulouse. Puis quelques villages assoupis, avant d’apercevoir le panneau « Château de la Colombière« . Me voici donc sur les terres de l’appellation Fronton.

Je me gare (mal) à l’entrée de l’allée pour prendre une première photo des lieux. A peine sorti de ma voiture, voilà qu’un véhicule se pointe, avec deux messieurs à bord. Tiens, d’autres visiteurs-oenophiles ?

Reprenons, je photographie…et voilà qu’arrive un gros 4X4. Cette fois-ci, je prends les devants et précède le 4X4 jusqu’à la propriété. En sort Diane Cauvin, vigneronne de son état et mon interlocutrice du jour.

Les deux messieurs l’attendent, mallette à la main. Ils ont un air bien sérieux…visite inopinée de la Répression des Fraudes. Bardaf, c’est l’embardée. On ne rigole pas. Diane m’invite à me promener dans les vignes, le temps qu’elle s’occupe de ces messieurs, forcément prioritaires.

Ils vont s’incruster, questionner et encore questionner. Jusqu’à ce qu’ils mettent le doigt sur une sombre histoire de ‘BiB’ de 5 litres dont le poids a été vérifié au moyen d’un simple pèse-personnes, alors qu’il est obligatoire d’utiliser une balance ‘ad hoc’, homologuée, certifiée, étalonnée, métrologiquement correcte. Ce petit gadget technique coûte quelques centaines d’euros. Bien sûr, le vigneron est un escroc idiot qui remplit ses BiB aux trois-quarts, en espérant qu’aucun consommateur ne s’en rende compte.

Entre-temps, on mange du cheval, jusque dans l’IKEA du coin. Passons. Après une heure et demie d’administration para-kafkaïenne, les deux croque-morts saluent et repartent torturer leur victime suivante.

Il est déjà midi et mon prochain rendez-vous est à 14 heures. Malgré son gros rhume, Diane m’emmène dans le chai. Ancienne cuverie en béton, cuves inox; un magnifique foudre autrichien acquis en 2010 et un dynamiseur en cuivre, outil indispensable au travail en biodynamie. Nous goûtons à la cuve du rosé Vin Gris 2012, obtenu par pressurage: vin frais, léger, pour l’apéritif.

foudre Stockinger
foudre Stockinger

Philippe Cauvin nous rejoint et nous décidons de goûter les bouteilles en apéro.

Vinum, Réserve, Coste Rouge (très élégant, sans l’ombre de la rusticité si souvent attribuée aux vins du Sud-Ouest) et la nouvelle cuvée Bellouguet (à parts égales: vieille négrette et vieux cabernets; élevage de 18 mois dans le foudre autrichien mentionné ci-dessus). La négrette doit représenter au moins 50% de toute cuvée sollicitant l’appellation Fronton. ‘Folle noire‘ est un synonyme de négrette, cépage en effet réputé pour n’en faire qu’à sa tête, ce qui explique sans doute sa disparition progressive du paysage viticole. Sauf à Fronton où la négrette est tombée sur des vignerons aussi têtus qu’elle.

Je partage le déjeuner de mes hôtes, avant de filer au Domaine Le Roc.

Heureusement, 5 minutes suffisent pour quitter Villaudric et rejoindre l’avenue de Toulouse à Fronton. Néanmoins, il est presque 15 heures quand j’aperçois Cathy Ribes. Nous commençons par un échantillon de La Saignée 2012, dont la mise en bouteille est imminente. Un rosé fortement coloré, puissant, fait pour la table. Nous commençons la série des rouges par La Folle Noire d’Ambat, une bombe fruitée 100% négrette, en provenance directe -surprise- du terroir d’Ambat. Le Classique nous donne l’occasion de goûter deux millésimes très différents: 2009 (solaire et puissant) et 2010 (élégant et précis): je préfère le second. Don Quichotte est et reste une cuvée formidable, à l’exceptionnel rapport plaisir/prix. Entre-temps Frédéric Ribes nous a rejoints.

Naïvement, je demande si le Domaine n’a jamais envisagé d’élaborer un vin blanc. Sourire mystérieux chez Frédéric et Cathy s’éclipse un instant…pour revenir avec une bouteille de la cuvée Le Roc Blanc. Eh oui, Frédéric a planté une large gamme de cépages blancs, ‘juste pour voir’. Au final le choix s’est porté sur un assemblage de chardonnay et de sémillon, avec une touche de muscadelle et une pincée de viognier). C’est très bon, mais c’est épuisé, l’un expliquant l’autre. Je ne résiste pas au plaisir de citer l’étiquette: ‘véritable vin de table de France pour la table’.

Et maintenant ? Retour à La Colombière, vu que je suis parti en courant sans emmener les bouteilles que je destine aux prochaines dégustations. Ici aussi, un vin blanc est apparu dans la gamme, le Prunelard Blanc, du nom d’un vieux cépage local: une curiosité, née récemment par surgreffage de vieux pieds de négrette. Millésime MMXI.

Et encore une bulle rosée (joliment nommée Colombulle)…que je goûte d’un nez un peu distrait, à force de ne vouloir n’être en retard nulle part. Je quitte une deuxième fois les ‘vignerons amoureux’, leur souhaite une bonne semaine de vacances au ski et m’en vais reprendre la route de Gaillac et de Sénouillac, le coffre et l’âme remplis d’excellents vins.

Les vins sont en dégustation ce samedi 16 mars 2013. Ils peuvent être commandés jusqu’au mardi 19 mars, via ce lien.

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Vous rentrez des sports d’hiver ?

Voici ce qui a été particulièrement apprécié par ceux qui étaient en Belgique ce weekend et qui en ont profité pour venir goûter Fleurie, Chénas et Moulin-à-Vent.

  • Grande médaille d’or du concours international de Berchem-Ste-Agathe, prix spécial du public, palmes académiques et applaudissements nourris: Les Blémonts, Chénas, Paul-Henri Thillardon
  • Médaille d’or, prix de l’équilibre classique et indémodable: Le Clos du Tremblay, Moulin-à-Vent, Paul & Éric Janin
  • Médaille d’argent, prix de la bombe fruitée, mention spéciale pour la bouteille vide en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire: Moulin-à-Vent, Château des Bachelards
  • Médailles de bronze: Les Vignes du Tremblay, Moulin-à-Vent, Paul & Éric Janin et Clos des Bachelards, Fleurie, Château des Bachelards.

Comme dans tout concours ‘oeno’ qui se respecte, il y a beaucoup de médailles. Beaucoup d’appelés, beaucoup d’élus !

Je clôture les commandes ce lundi 18 février, en fin de soirée.

Mardi à l’aube, je repars dans le vignoble, à Gaillac et à Fronton, pas loin de Toulouse. Mes découvertes seront en dégustation le 16 mars.

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Aventures en Beaujolais ou « ceci n’est pas une banane »

Merci à Lilian Bauchet à qui j’emprunte une étiquette – j’ai bien ri !

Donc, non et encore non, le Beaujolais ne goûte pas la banane. Cela dit, il est facile pour le vinificateur d’acheter de la poudre de perlimpinpin, type 71B. Comptez € 20 le paquet de 500 grammes et hop! quelques milliers de bouteilles ‘délicatement’ aromatisées…et tellement banales.

Nous sommes aux antipodes de cet univers chimico-commercial avec les vins de Lilian Bauchet, de Paul-Henri Thillardon et d’Eric Janin. Je suis fier de vous présenter leur millésime 2011, décliné en huit cuvées, remplies à ras bord de plaisir et de saveurs.

100% gamay, bien entendu. Mais les caractéristiques du cépage passent au second plan, au profit de l’expression des terroirs, des vieilles vignes et du talent des vignerons.

Leurs démarches sont fortement inspirées par les principes de l’agriculture biologique et par une volonté d’élaborer des vins digestes, d’un alcool modéré (12% à 13%), susceptibles de s’améliorer avec le temps qui passe. Plus tu le goûtes, plus tu le goûtes.

Certaines cuvées sont magnifiques de finesse (les Blémonts, le Clos du Tremblay, le Clos des Bachelards), d’autres offrent une virilité plus affirmée (les Greneriers, les Vaches/Jolie Fleur, Les Carrières), aucune ne vous laissera indifférents. Ce serait dommage de ne pas goûter…

Mon offre est valable du 12 au 18 février 2013 inclus.

 

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Offre n°4: les crus du Beaujolais

vin (prix par bouteille, TVA comprise)

L’offre a été envoyée ce mardi 12 février, tous les vins sont en dégustation le samedi 16 février. Egalement le dimanche 17 février, entre 14 et 18h.

Il est possible de commander les vins jusqu’au lundi 18 février inclus.

Le bon de commande est accessible ici. Si vous ne retrouvez pas votre code personnel, demandez-le moi.

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visite au Domaine de Villaine

J’arrive au village de Bouzeron avec quelques minutes d’avance. Le temps de m’imprégner de l’atmosphère et de faire quelques photos. Pierre de Benoist est au téléphone avec un journaliste et la conversation est animée. Il revient de la présélection des vins participants au Concours Général Agricole de Paris 2013.

Nous passons dans le caveau et voici que Stéphane Aladame, un vigneron de Montagny, vient apporter quelques bouteilles. En attendant, je converse avec le vieux chien de la maison.

Nous goûtons d’abord Bouzeron 2011. L’une des deux appellations bourguignonnes à n’être ni pinot noir, ni chardonnay. Je laisse au lecteur le soin de découvrir la seconde…

Donc, Bouzeron et cépage aligoté. En voilà un qui n’a pas toujours eu bonne presse: outre le fait d’être plus capricieux et plus difficile à vinifier que le chardonnay, il doit sa réputation au kir, encore appelé ‘blanc-cassis’. Au milieu du XXe siècle, il y avait crise à la fois pour l’aligoté et pour la crème de cassis. Le mélange des deux s’avère une grande réussite commerciale. Evidemment, le goût du vin ne joue qu’un rôle accessoire et cela n’a pas vraiment favoriser la qualité.

Oubliez le paragraphe précédent: sur les coteaux de Bouzeron, l’aligoté (la variante dorée, pour être précis) se révèle comme un cépage capable de grandes choses: classé dans la catégorie des cépages aromatiques (comme le sauvignon et le gewürztraminer), il se délecte ici de sols maigres, à forte teneur en calcaire, en altitude (300 mètres).de Villaine Bouzeron

Ce Bouzeron 2011 est superbe de tension. Le Bourgogne blanc côte chalonnaise ‘Les Clous’ 2011 plus classique. Le Rully ‘Les Saint-Jacques’ 2011 très beau, sur des arômes de pêche.

Mon hôte attend un autre visiteur vers 16 heures, le temps passe et nous goûtons rapidement les rouges: Bourgogne côte chalonnaise ‘La Digoine’ et Mercurey ‘Les Montots’; un peu trop rapidement pour que je puisse me faire une opinion pertinente.

Le discours de Pierre de Benoist est poétique, philosophique et très maîtrisé: il évoque le vigneron en tant qu’explorateur du temps passé et futur. Il explique l’absence de table de tri par la responsabilisation des vendangeurs qui en découle. Il réfléchit à la possibilité de produire à l’avenir deux cuvées de Bouzeron, en isolant une parcelle de haut de coteau, entourée d’arbres.

Les principes de l’agriculture biologique sont appliqués au Domaine depuis 1986.

2011, millésime compliqué en raison d’une météo très instable, a néanmoins donné ici d’excellents vins: des vignes saines et fortes sont manifestement mieux à même de résister aux aléas climatiques. De quoi renforcer les convictions ‘bio’ du Domaine.

Ah oui, la seconde appellation, c’est St-Bris, en Chablisien: 100% sauvignon.

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Visite et dégustation au Château de Lavernette

Xavier de Boissieu et la preuve qu'il vient de recevoir un Belge.
Xavier de Boissieu et la preuve qu’il vient de recevoir un Belge.

Quel lieu magnifique ! Et quels vins magnifiques !  Dès le Beaujolais blanc qui ouvre la dégustation, je suis sous le charme. Intensité, précision, fraîcheur !

Bon, revenons à la chronologie de ma visite: je suis accueilli par Xavier de Boissieu, en pleins préparatifs pour les fêtes de la St-Vincent locale. Nous commençons par nous promener autour du château, pour mieux cerner les différents terroirs. Nous sommes administrativement à Leynes, en Saône-et-Loire et donc en Bourgogne. Les vignes du Domaine sont sur Leynes, Chaintré et Fuissé. La frontière entre Mâconnais et Beaujolais.

A Chaintré, nous sommes dans l’appellation Pouilly-Fuissé. Leynes appartient à la zone de production du Beaujolais. Mais, à Chaintré, on élabore également du Mâcon et à Leynes, on fait aussi…du St-Véran !

La dégustation commence donc par un très beau Beaujolais blanc ‘les vignes de la roche’ 2011. Je ne suis pas seul à apprécier: RVF n°563

La gamme des Pouilly-Fuissé s’ouvre par le lieu-dit ‘Maison du Villard’ 2010. Nous discutons biodynamie, Xavier ayant fait ce choix dès 2007. Pas de foi aveugle en les préceptes de la biodynamie, mais une observation méticuleuse des résultats: à cette fin, une très petite parcelle, non-biodynamique, sert de témoin. Xavier m’indique qu’une dégustation comparative ne laisse que très peu de doutes sur l’impact positif de la biodynamie.

Nous abordons le Pouilly-Fuissé ‘Jean-Jacques de Boissieu2010, vinifié en fût: la matière est ample, riche et onctueuse. Un style nettement différent de la Maison du Villard.

Puis, voici la cuvée de Pouilly-Fuissé ‘vers Châne’ 2008. Ce vin, issu d’un millésime plus ancien, n’a pas le droit de revendiquer la biodynamie, puisque le processus de reconversion d’un vignoble prend plusieurs années. Et pourtant…quel grand vin ! Pur, précis, ‘vertical’.

Je ne suis pas au bout de mes -bonnes- surprises: nous goûtons à présent une ‘bulle’, à la couleur légèrement rosée: c’est la cuvée Granit, élaborée à partir de gamay, en brut nature. C’est à la fois très sec et très fruité. Original et délicieux. Par comparaison, le Crémant de Bourgogne (100% chardonnay) paraît moins aérien, à cause d’une légère sucrosité. Cela dit, si les deux bulles avaient été servies dans l’ordre inverse, je n’aurais sans doute pas eu la même impression.

Le 'Vermorel', publié en 1894: un condensé d'informations éternelles
Le ‘Vermorel’, publié en 1894: un condensé d’informations éternelles

Les rouges sont épuisés à la vente et les nouveaux millésimes ne seront disponibles qu’au printemps prochain. Nous goûtons donc des échantillons, tirés en mini-bouteilles. Le ‘simple’ Beaujolais-Villages 2012 est superbe de fruit et d’épices. Le plaisir à l’état pur ! Nous concluons sur un moment intense, à savoir la dégustation du Beaujolais-Leynes ‘Jadis’ 2011. Vignes de 50 ans, rendements modestes, exposition sud et sud-est. Elevage en fûts anciens pendant plus d’un an. La remise au goût du jour d’un type de Beaujolais à l’honneur au XIXe siècle. Une expérience vraiment étonnante !

Mise à jour (09 mai): un contact avec Xavier de Boissieu m’apprend que les fermentations malolactiques ne sont pas encore terminées sur les Beaujolais 2012. Le risque étant que les vins ne soient pas en bouteilles mi-juin. Nous verrons bien ce que Dame Nature décide…

Mise à jour (04 juin): Dame Nature a tranché, ce sera pour plus tard…

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Visite au Domaine Paul-Henri Thillardon

Paul-Henri et Charles Thillardon
Paul-Henri et Charles Thillardon

Vendredi matin:  je prends cette fois la route du village et de l’appellation Chénas.  Une grande partie des vignobles de la commune de Chénas sont en appellation…Moulin-à-Vent, mais quelques vignes situées dans le village de La-Chapelle-Guichay sont en appellation Chénas. Vous suivez toujours ?

En résumé, Chénas, c’est petit (240 hectares), le plus petit des 10 crus du Beaujolais.

J’arrive donc au hameau des Brureaux. Un coup de téléphone plus tard, me voici reçu par Paul-Henri Thillardon. Nous sommes dans les bâtiments, récemment acquis, de l’ancien Domaine de Chassignol, du nom de la magnifique parcelle en coteau qui surplombe le site.

Chassignol, granit lardé (source: vin-terre-net.com)
Chassignol, granit lardé (source: vin-terre-net.com)

Promenade dans les vignes de Chassignol: attention à ne pas trébucher sur les ‘granits roses lardés de quartz’ qui signent ce terroir particulier. En voiture ensuite pour aller respirer l’air des autres parcelles du Domaine: Les Boccards, Les Blémonts et les Carrières. Le nom de cette dernière parcelle est d’une logique impitoyable, nous sommes en effet le nez sur une ancienne carrière qui protège les flancs du vignoble. Heureusement, chaque parcelle est d’un seul tenant. Cela facilite grandement les travaux de la vigne et cela réduit très sensiblement l’influence des traitements chimiques que des collègues-vignerons moins respectueux pourraient utiliser.

Câline
Câline

Sur le chemin du retour, un petit coucou à Câline, la jument que Paul-Henri et un collègue-vigneron ont acquise pour remplacer, chaque fois que possible, le tracteur.

Nous entrons dans le chai à barriques pour déguster: les 2012 d’abord, encours d’élevage. Les 2011 ensuite. Charles nous rejoints. Si j’ai correctement compris, dans peu de temps, Paul-Henri et Charles seront officiellement associés à la gestion du Domaine. Pour travailler 12 hectares, sans compter une petite parcelle de Chiroubles, ce n’est pas du luxe !

J’ai été très touché par Les Blémonts 2011, vin d’une magnifique allonge et d’une belle densité: les vieilles vignes s’expriment !

Il est 13 heures…une petite faim ? Nous voici dans un sympathique resto local (bondé !) devant une entrecôte qui met bien en valeur un Chénas 2010 d’un certain Thillardon. Soudain, coup d’oeil à la montre: mon rendez-vous suivant m’attend très bientôt ! J’oblige mes deux acolytes à vider leur café ‘cul sec’, je les pousse dans la Twingo, je bondis dans ma voiture dès que nous sommes revenus au Domaine. Oui, d’accord, ‘bondir’ n’est sans doute pas tout-à-fait exact, c’est une image…

Les vins du Domaine Thillardon sont en vente dans le magasin en-ligne.

 

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visite au Château des Bachelards

Le lieu-dit ‘Les Bachelards’ est à l’entrée du village de Fleurie, quand on arrive de Romanèche par la D32. Facile. Merci GPS, je ne peux pas me tromper. Quoique.

Point de trace d’un écriteau vineux. Demi-tour. Pas mieux. Je me gare sur une petite place. Balade. Putain de vent du nord. Mais que voici une voie au nom sympathique: rue de l’Abbaye d’Arpaye. Et un bâtiment qui aurait parfaitement le droit de revendiquer le titre de château.

J’y suis ! 14h30 tapantes. Décidément, je ne me refais pas…

Je suis accueilli par Lilian Bauchet, le nouveau ‘châtelain’. Alors qu’il dirigeait une entreprise d’informatique en région parisienne, il a dû faire quelques ‘mauvaises rencontres’. Et ne voilà-t-il pas qu’il revend sa société et qu’il rachète bâtiment et vignes en plein coeur du Beaujolais ! Depuis 2009, il y fait du vin. Comme il le sent et comme il en a envie. Vachement bio.

Comme le ‘châtelain’ est surtout à la vigne pour tailler, bichonner et vendanger, la population locale s’interroge: propriétaire ou exploitant ? Les deux ?!

Lilian me fait patienter quelques instants dans sa -superbe- cave. Lorsqu’il revient, c’est le bac, rouge, plastique et coca-colaïque à la main: est-ce bien raisonnable ? Bon, le bac, héritage du précédent propriétaire, fait office de transporte-Fleurie. Je n’ai pas pris de photo compromettante…051

On attaque avec le Fleurie Clos des Bachelards 2010, puis le même en 2011. Je proclame 2011 vainqueur aux points: l’effet du millésime, mais aussi un an d’expérience de plus dans le chef du vigneron. Puis la cuvée ‘dont-le-nom-varie’ autour d’un thème bovin. Autrement dit, la parcelle n’a pas toujours porté la vigne. Parfois, l’étiquette mentionne ‘Les Vaches’ (c’est clair et à ma portée), parfois elle mentionne ‘Jolie Fleur’ (c’est plus poétique, mais Lilian a dû rafraîchir mon Brassens pour que je comprenne…).

Nous goûtons ensuite un somptueux Moulin-à-Vent, puis une cuvée 2010, déclarée en vin de France sous le nom des ‘Chemins de Traverse’: entrée dans un monde sauvage, voire légèrement bestial; ça secoue, mais qu’est-ce que je m’amuse !

Après, c’est au tour des foudres et des cuves. Exercice périlleux pour le profane. La discussion bat son plein, sur le thème de l’acidité volatile et sur celui de la réduction. To sulphur or not to sulphur, that’s the question.

En tous cas, il y aura de beaux 2012. Mais pas beaucoup (rengaine connue), vu les aléas météo-illogiques…