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Semaine 33: actualités

Bonjour !

Les nouveaux millésimes de chez Pellé (Menetou-Salon) sont arrivés. J’ai apprécié Morogues 2021 (sauvignon 100%, alcool: 13%, bio), un blanc sec au nez plaisant et aromatique, à la bouche équilibrée et directe, à la finale nette et sèche. Ce vin tire le meilleur d’un millésime un peu compliqué. Un cran au-dessus, c’est Vignes de Ratier 2020 (sauvignon 100%, alcool: 14%, bio), une sélection parcellaire qui conjugue la richesse solaire du millésime avec des notes fumées et minérales. Attention, l’importateur me fait savoir que le stock disponible est limité. Et il n’y aura pas beaucoup de 2021 non plus.

foudre dans la cave du Domaine Pellé

En mars, j’ai proposé à la dégustation Le Clos Galerne, cuvée L’Anjou Noir (cabernet franc 100%, alcool: 13,5%), avec un tel succès que le stock de l’importateur n’a pas pu suivre. Bonne nouvelle, cet Anjou-Villages rouge est à nouveau disponible. Il s’agit toujours bien du vin proposé au printemps: officiellement non-millésimé mais issu à 100% de la vendange 2019. De ce même Domaine, voici une Balade en chenin en millésime 2020, nouveau dans l’assortiment. C’est une excellente introduction à la gamme du vigneron, sans la profondeur du Savennières: oublions un instant que ce Savennières existe …et régalons-nous de la Balade, avec un excellent rapport QP !

dans la Revue du Vin de France (avril 2021)

Clos de la Roilette 2021: retour dans la gamme après une impasse sur deux millésimes consécutifs de ce très intense Beaujolais, en appellation Fleurie, là où Fleurie rejoint Moulin-à-Vent (NB: les Fleurie de l’ouest, ceux qui regardent vers Chiroubles, sont en général plus fruités et moins concentrés). Nez affable qui invite avec le sourire pour une première gorgée. Bouche sérieuse, riche, marquée par les fruits noirs, avec de très bons tannins. Le terme “gouleyant” n’a pas été inventé pour cette Roilette, qui a de l’ambition et un réel potentiel de garde.

les crus du Beaujolais: Fleurie = 7; Moulin-à-Vent = 10; Chiroubles = 5.

Voilà un vin que j’attendais avec impatience, vu le succès rencontré par les millésimes 2019 et 2020: le Mâcon-Vergisson 2021 du Domaine Guerrin. Il s’agit bien de la cuvée qui s’intitulait “Les Rochers”: cette mention disparaît pour le nouveau millésime. On peut supposer que quelqu’un a dû se plaindre du mots “rochers”, trop proche du mot “roche”: or, ici, à Solutré et à Vergisson, la Roche est sacrée ! Le vin est toujours délicieux, avec un profil plus frais que celui du millésime précédent, météo oblige. Un vin dont je me demande vraiment à qui il pourrait déplaire. Une bouteille que l’on tire-bouchonne sans prise de tête et que l’on partage avec l’amateur et avec le profane !

la Roche de Vergisson

Un détour par l’Autriche et plus précisément par le Kamptal, un affluent du Danube qui s’y jette en amont de Vienne. Chaque dégustation semble le confirmer: 2021 est un excellent millésime en Autriche. Ce riesling Urgestein le démontre avec force ! Je vous ai régulièrement proposé l’un ou l’autre vin du Domaine Hiedler, mais ce vin-ci m’a littéralement soufflé ! Intense fraîcheur, juste maturité du fruit, style énergique, moins opulent que par le passé (peut-être l’influence de Dietmar et Ludwig III, qui prennent progressivement la succession de leur papa).

le vignoble du Kamptal (Autriche)

Ces vins -et bien d’autres- sont à présent disponibles dans les nouveautés du magasin.

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Le voyage en Beaujolais: la pioche et le sabot

la gamme de Lilian (Les Bachelards)

Très sympa de revoir les vignerons à qui j’avais rendu une première visite à la fin du mois de janvier !

Nouveau millésime, nouvelles approches, nouvelle maison. 2012 est une petite année en volume, mais ce n’est pas un petit millésime.

Décidément, à Chénas, à Leynes, à Fleurie et en Moulin-à-Vent, il y a de quoi tordre le cou au “vin qui n’existe que le troisième jeudi de novembre”.

Entre des mains courageuses et talentueuses, le gamay fait des merveilles. A condition bien sûr de bichonner les vignes comme elles le méritent. A condition de prendre des risques et d’intervenir si peu que possible en cave.

Préparez déjà vos papilles et oubliez les (éventuels) préjugés !

Mon journal de voyage et de dégustation est ici. Les articles détaillés suivent au fur et à mesure…

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Crus et Beaujolais

Beaujolais carteLe Beaujolais, c’est environ 130 millions de bouteilles par an et un peu plus de 20.000 hectares de vignes, entre Mâcon et Lyon, plantées à 98% en cépage gamay. Les 2% restants, c’est du chardonnay qui sert à élaborer le rare Beaujolais blanc.

Officiellement rattaché à la Bourgogne viticole et administrativement à cheval entre les départements du Rhône (si, si) et de la Saône-et-Loire, le Beaujolais est célèbre jusqu’au Japon pour le ‘nouveau’, encore appelé ‘primeur’. Pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire.

Au sud, ce sont les paysages magnifiques des ‘pierres dorées‘. Au nord, les meilleurs terroirs qui produisent le Beaujolais-Villages.

Au coeur du Beaujolais-Villages, les dix crus. Pour les amateurs de jeux de société consacrés au vin et par ordre alphabétique: Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Régnié, Saint-Amour. L’élite du Beaujolais.

Il n’est pas autorisé de produire un cru sous la forme ‘nouveau’: déguster un cru du millésime 2012 n’est réglementairement possible qu’à partir de mars 2013. Les bons vignerons élèvent leurs cuvées bien plus longtemps que le minimum règlementaire.

Attention, exception pour le cru de la St-Valentin qui peut être commercialisé dès mi-janvier. Vous devinez pourquoi ?

Les crus les plus réputés, en particulier pour leur capacité à vieillir harmonieusement, sont le Moulin-à-Vent, le Morgon et le Côte-de-Brouilly. Les terroirs d’altitude de Chénas sont très proches, géographiquement et stylistiquement, des terroirs de Moulin-à-Vent. Fleurie est souvent présenté comme le plus féminin des crus du Beaujolais.

vignes à Chénas (lieu-dit Les Brureaux)
25 janvier 2013: vignes à Chénas (lieu-dit Les Brureaux)

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visite au Château des Bachelards

Le lieu-dit ‘Les Bachelards’ est à l’entrée du village de Fleurie, quand on arrive de Romanèche par la D32. Facile. Merci GPS, je ne peux pas me tromper. Quoique.

Point de trace d’un écriteau vineux. Demi-tour. Pas mieux. Je me gare sur une petite place. Balade. Putain de vent du nord. Mais que voici une voie au nom sympathique: rue de l’Abbaye d’Arpaye. Et un bâtiment qui aurait parfaitement le droit de revendiquer le titre de château.

J’y suis ! 14h30 tapantes. Décidément, je ne me refais pas…

Je suis accueilli par Lilian Bauchet, le nouveau ‘châtelain’. Alors qu’il dirigeait une entreprise d’informatique en région parisienne, il a dû faire quelques ‘mauvaises rencontres’. Et ne voilà-t-il pas qu’il revend sa société et qu’il rachète bâtiment et vignes en plein coeur du Beaujolais ! Depuis 2009, il y fait du vin. Comme il le sent et comme il en a envie. Vachement bio.

Comme le ‘châtelain’ est surtout à la vigne pour tailler, bichonner et vendanger, la population locale s’interroge: propriétaire ou exploitant ? Les deux ?!

Lilian me fait patienter quelques instants dans sa -superbe- cave. Lorsqu’il revient, c’est le bac, rouge, plastique et coca-colaïque à la main: est-ce bien raisonnable ? Bon, le bac, héritage du précédent propriétaire, fait office de transporte-Fleurie. Je n’ai pas pris de photo compromettante…051

On attaque avec le Fleurie Clos des Bachelards 2010, puis le même en 2011. Je proclame 2011 vainqueur aux points: l’effet du millésime, mais aussi un an d’expérience de plus dans le chef du vigneron. Puis la cuvée ‘dont-le-nom-varie’ autour d’un thème bovin. Autrement dit, la parcelle n’a pas toujours porté la vigne. Parfois, l’étiquette mentionne ‘Les Vaches’ (c’est clair et à ma portée), parfois elle mentionne ‘Jolie Fleur’ (c’est plus poétique, mais Lilian a dû rafraîchir mon Brassens pour que je comprenne…).

Nous goûtons ensuite un somptueux Moulin-à-Vent, puis une cuvée 2010, déclarée en vin de France sous le nom des ‘Chemins de Traverse’: entrée dans un monde sauvage, voire légèrement bestial; ça secoue, mais qu’est-ce que je m’amuse !

Après, c’est au tour des foudres et des cuves. Exercice périlleux pour le profane. La discussion bat son plein, sur le thème de l’acidité volatile et sur celui de la réduction. To sulphur or not to sulphur, that’s the question.

En tous cas, il y aura de beaux 2012. Mais pas beaucoup (rengaine connue), vu les aléas météo-illogiques…