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Champagne !

Anthocyane n’a plus proposé le moindre Champagne depuis 2016. L’un d’entre vous m’a rappelé récemment que la période des fêtes de fin d’année est pourtant fort propice aux bulles champenoises. Et que je ferais bien d’y remettre le nez. Et que le plus vite serait le mieux. Et que je devrais arrêter de dire “oui, mais…”. Et que c’est le 10ème anniversaire d’Anthocyane !

Donc, sous cette amicale pression, j’ai agi: huit Champagnes viennent enrichir la gamme.

Cette sélection se veut une ode à la diversité: des Champagnes de l’ouest (Vallée de la Marne), du sud (Côte des Bar) et du centre (Côte des Blancs); des blancs et un rosé; des vins à dominante de pinot, d’autres à dominante de chardonnay; de l’Extra-Brut (donc peu dosé) et du dosage zéro (donc pas dosé du tout).

En rouge, les vignobles; en orange, les villages où l’on peut élaborer le Champagne.

J’ai privilégié les Champagnes « de vigneron », avec une personnalité marquée et une capacité à traduire le millésime dont ils sont issus. Respect pour les grandes marques dont le but est de proposer, année après année, le même goût (“zéro surprise”), mais ce n’est pas le terrain de jeux d’Anthocyane.

Pour vos cadeaux: sachet individuel (en papier kraft brun) offert.

Les huit Champagnes sont ici !

Tant qu’à écrire sur le et la Champagne, voici quelques définitions qui peuvent faciliter la lecture d’une étiquette:

Grand Cru

L’étiquette d’un Champagne peut porter la mention “Grand Cru” ou la mention “Premier Cru”. Bon à savoir, le système champenois attribue ces deux mentions à un village dans son ensemble. C’est commode, en particulier pour calculer le prix du kilo de raisins, mais ce n’est pas très précis: jusqu’à preuve du contraire, toutes les parcelles situées sur le territoire du village de Puligny-Montrachet ne se valent pas. Les Champenois rétorqueront que le système bordelais est encore moins précis (et ils ont plutôt raison, mais c’est un autre sujet).

Voici les 17 villages classés « Grand Cru » :

Tours-sur-Marne , Verzenay , Verzy , Ambonnay , Aÿ , Bouzy , Louvois , Beaumont-sur-Vesle , Mailly-Champagne , Puisieulx , Sillery (dans La Montagne de Reims)

Avize , Chouilly , Cramant , Le Mesnil-sur-Oger , Oger , Oiry (dans la Côtes des Blancs).

Il y a par ailleurs une bonne quarantaine de villages classés “Premiers Crus”.

Deux fermentations alcooliques successives

Le Champagne commence sa vie comme un vin tranquille: une première fermentation alcoolique des sucres naturellement présents dans les raisins. Cela se passe dans une cuve-inox ou dans un contenant-bois. Au moment opportun, le vigneron va embouteiller le vin tranquille en y rajoutant une liqueur de tirage: sucres de canne sous forme liquide et levures. Ainsi commence la deuxième fermentation alcoolique, dans la bouteille. Cette deuxième fermentation est appelée prise de mousse.

Dégorgement

Le dégorgement consiste à expulser du flacon les levures mortes (appelées “lies”) et autres turbidités. Ces levures, avant leur décès, se sont chargées de la prise de mousse: transformer le sucre de canne en alcool et en CO². Ce CO², c’est la bulle qui signe le Champagne !

Pour dégorger, on procède en général par congélation. On en profite pour rajouter la liqueur de dosage.

Une fois ces opérations exécutées, le Champagne commence sa vie d’adulte. La date de dégorgement vous indique quand cette manœuvre technique a eu lieu. Qui apprécient les vins récemment dégorgés et qui leur préfèrent des vins évolués, il n’y a pas de règle absolue. NB: néanmoins, si vous tombez sur une bouteille dégorgée il y a 10 ans voire plus, le contenu du flacon pourrait décevoir. Le Champagne n’est pas éternel.

Certaines grandes marques de Champagne sont réticentes à indiquer la date de dégorgement sur leurs étiquettes parce que celle-ci pourrait être confondue avec une date de péremption. Considérant que l’essentiel du volume de ces grandes marques est commercialisé par la grande distribution, je peux comprendre leur prudence.

J’imagine déjà la scène: le client ramène sa bouteille dans son supermarché préféré parce qu’elle serait …périmée.

Liqueur de dosage (synonyme: liqueur d’expédition)

Il s’agit de rajouter un liquide sucré au Champagne au moment du dégorgement. La quantité de sucre détermine le type du Champagne: Extra-Brut, Brut, Sec, etc… Pour le plaisir de faire compliqué, un Champagne Sec est un vin assez doux (entre 17 et 32 grammes de sucre par litre). On élaborait au XVIIIe et au XIXe siècle des Champagnes vraiment doux, avec plus de 50 grammes de sucre/litre.

Les Champagnes “zéro dosage” ne rajoutent pas de liqueur de dosage. C’est une tendance contemporaine qui fait sens lorsque le vin est capable de supporter cette absence de dosage. Beaucoup de Champagnes gagnent à bénéficier d’un léger dosage. Il ne s’agit en aucun cas d’en faire des vins doucereux, mais d’arrondir quelques angles.

Le dégorgement tardif consiste à élever le vin longtemps sur ses lies. Les champagnes du type “dégorgement tardif” sont très prisés des amateurs et par conséquent très chers. Ou serait-ce l’inverse ? Vaste débat…

Placomusophilie

Celui qui collectionne les capsules de Champagne est un placomusophile. Je crains de faire partie de cette confrérie un peu bizarre…

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Montpellier, jour 2: ‘Le Vin de mes Amis’

Deuxième étape, changement de style: autant de vignerons passionnants, mais beaucoup, beaucoup de monde, vu le caractère ‘semi-grand-public’ de ce salon. On quitte le bord de mer pour un hôtel 5* un peu snob à Castelnau-de-Lez. Mais, une fois la porte franchie, on s’y sent bien.

Juste là, à quelques mètres de l’entrée, Jean-Hervé Chiquet et son collaborateur Hervé Ledrole: nous sommes chez Jacquesson et ça va buller ! On goûte 738, sur une base de vendange 2010 et une majorité de chardonnay. Tendu et superbement apéritif.

Je ne résiste pas au plaisir de conter l’origine de cette cuvée chiffrée. Voici déjà plus de 10 ans, la Maison Jacquesson devait gérer un dilemme: comment faire un Champagne en utilisant une proportion de vins de réserve (ce qui empêche de le millésimer) et en mettant en évidence les caractéristiques de chaque vendange (ce qui rend impossible de le commercialiser comme un ‘brut sans année’ dont le goût se doit d’être éternellement identique).

La solution ? Une cuvée qui porte chaque année un nombre différent, sans que ce nombre ne soit un millésime. D’où 738…qui suit 737, avec un profil effectivement fort différent: autant 737 était une cuvée vineuse et puissante, autant 738 mise sur la tension et la précision.

Si les circonstances s’y prêtent, goûtez l’une et l’autre cuvée en parallèle. Bonne nouvelle, elles sont toutes deux disponibles chez Anthocyane.

Je rencontre Jean-Marc Grussaute (Camin Larredya – Jurançon). Superbe sec La Virada et splendide moelleux Au Capcèu (100% petit manseng). Je me réjouis de me rendre à la propriété fin mars !

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Chez Fabien Jouves (Mas del Périé – Cahors), je tombe au beau milieu d’une conversation un peu compliquée et très commerciale, un revendeur toulousain pas content. Pas idéal pour goûter, mais les vins parlent pour eux-mêmes. Ici c’est le Cahors du XXIème siècle qui parle. Et il est vachement polyglotte ! Vins de fruit, rosé, élevages en amphore, parcellaire de très grande garde, bulles…rien ne manque.

Les vins Du Mas del Périé seront disponibles chez Anthocyane à la fin du printemps. Y compris des blancs de chenin qui ne laisseront personne indifférent. Promis.

Me voici au Pas de l’Escalette (Terrasses du Larzac – Languedoc), chez Julien Zernott et Delphine Rousseau. On commence par Les Clapas blanc: aïe, ça me paraît étriqué, crispé, bloqué. Un coup d’œil vers les autres dégustateurs…bon, on se risque: ‘Julien, ne serait-ce pas…comment dire…comme qu’y dirait un peu bouchonné ?’

Yep. Pas un bouchonné qui empeste, mais un vicieux/pervers qui s’attaque à la fin de bouche en dénaturant le vin sans avoir l’air d’y toucher. Une autre bouteille ramène le sourire sur tous les visages.

Heureusement, parcours sans faute pour le rosé (dé-li-cieux) et les rouges, même si Les Petits Pas 2014 en ‘version ‘brut de cuve’ doivent encore se poser. Déguster du ‘brut de cuve’ (à savoir un assemblage ‘ad hoc’, manuel, sans protection sulfite ni dégazage) reste un exercice périlleux. Je me contente de vérifier l’absence de défauts. Quant à ce que sera l’assemblage en bouteilles…mystère.

En attendant Mathieu Lapierre, je me verse un petit verre de Raisins Gaulois 2014, l’archétype du super-glouglou. C’est aussi irrésistible en version 2014 qu’en version 2013. Techniquement, le vin est issu des jeunes vignes du Domaine. Mathieu les laisse s’amuser et produire autant qu’elles le veulent. D’où un rendement assez important qui ne permet pas de vendre cette cuvée sous le nom Beaujolais. C’est donc un simple ‘Vin de France’.

Le Morgon 2014 est ‘brut de cuve’ et passé en carafe pour arrondir légèrement son imposante structure. Bien sûr, c’est un infanticide de le goûter dès maintenant.

Lire la suite: Montpellier, jour 3

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Salon du Vin – RVF

002Je me suis pointé ce dimanche peu avant 14 heures. Tour & Taxis. Hôtel de la Poste. Une belle salle aux plafonds hauts.

A l’invitation de Mister BRU, je participe à l’atelier ‘La Magie du Verre et du Vin‘, sponsorisé par Chef & Sommelier et par l’AOC Crozes-Hermitage.

Impressionnant de constater à quel point le verre influence la perception des caractéristiques d’un vin.

Le verre classique type INAO a tendance à souligner les faiblesses, les défauts et les absences; les verres fruity et oaky mettent effectivement en valeur l’un les arômes fruités et la fraîcheur du vin, l’autre les arômes d’élevage sous bois et l’onctuosité du même vin.

A retenir: Crozes-Hermitage blanc, Gilles Robin, Les Marelles 2013…servi dans le verre fruity. Un Crozes énergique, à dominante de roussanne (60%), au nez joliment floral et à l’élevage bois bien maîtrisé.

L’animation de l’atelier par la sommelière franco-italo-roumaine Julia Scavo est didactique sans froideur et insiste sur les accords gastronomiques à réaliser avec ces Crozes blancs. L’eau à la bouche…

En introduction, nous avons goûté 737, 738 et 733DT…à savoir les trois cuvées proposées par le Champagne Jacquesson. La cuvée 737, je la connais par cœur. Mais je ne la reconnais pas…la faute à une température de service trop élevée et à une bouteille laissée trop longtemps sans bouchon. Dommage.

Après l’atelier, très chouette rencontre avec Marcel Richaud: vin nouveau 2014, Terre de Galets 2013, Cairanne 2013 et Ebrescade 2012. Terre de Galets et Ebrescade (quelle finesse !) sont remarquables+, le vin nouveau sympathique; quant au Cairanne, donnons-lui du temps pour fondre ses puissants tannins.

Un bémol: cette 5e édition me paraît molle du genou: ni vins ni personne au stand Charles Joguet; de la publicité pour annoncer Mellot, de Montille, Vernay…mais c’est l’importateur qui présente un vin de chaque Domaine.

Pas de vignerons du Beaujolais, ni du Jura; quasi rien en Languedoc-Roussillon, en Alsace et en Loire. Par contre avalanche de Bordeaux et …de Crozes-Hermitage. L’appellation souhaite manifestement se profiler sur le marché belge.

Fin de la parenthèse grincheuse. A l’année prochaine.

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