
Un vin 100% volcan: les Açores, c’est d’abord l’Océan Atlantique et c’est surtout le Vulcão do Pico, 2351 mètres de basalte et de magma. Cela en fait le point culminant du Portugal.
Dernière éruption: décembre 1720. Le volcan est donc endormi. Où est-ce une longue sieste ?
Les sols d’origine volcanique ont la réputation de donner naissance à des vins de grande intensité et de grande complexité. Les vignes plantées au plus près de l’océan ont la réputation d’absorber les embruns et de traduire cette proximité par des notes salines, voire iodées. Ce Terras de Lava 2019 cumule donc le volcan et l’océan.

Les cépages sont locaux et donc peu connus dans nos contrées: arinto, fernão pires, verdejo. Celui qui se dit maintenant, “le verdejo, je connais, c’est le cépage de Rueda, en Espagne” a malheureusement perdu. Celui-ci est un synonyme, génétiquement différent de son faux-frère castillan. A rapprocher plutôt du verdelho de Madère. Et encore, ce n’est pas certain.
Voici un donc un vin blanc sec, avec peu d’alcool (12,5%), une pincée de sucre résiduel (un peu plus de 2 grammes) et une acidité analytiquement fort élevée (cela gomme totalement le sucre dans l’équilibre perçu).
En dégustation, c’est un OVNI: il commence dans la rondeur et finit “en pointe”. Aromatiquement, il pourrait évoquer le viognier, avec des notes de pêche et de fleurs. Sauf que la grande fraîcheur de ce vin est aux antipodes de bien des viogniers ! La salinité finale est majeure, comme dans une manzanilla de Jerez. Il me semble percevoir une légère note oxydative, qui confirmerait une parenté aromatique avec la manzanilla. Par contre, je n’ai pas repéré de note iodée.
Je souligne volontiers que le prix de ce vin le rend encore plus attractif: les vins des Açores sont généralement bien plus chers.
Ilha do Pico Terras de Lava 2019 est disponible dans le magasin.
