
Hier soir, une bouteille peu commune: Gorvia 2006 rouge, Quinta da Muradella (Galice = Espagne du nord-ouest). Flacon très (trop) lourd. Bouchon impeccable. Acheté en 2010 (€ 27).
Nez très parfumé: floral, fraise et framboise. Dans le fond, quelques notes terreuses. Bouche majeure: acidité marquée, tannins fondus, alcool peu perceptible (malgré 14%), beaucoup de profondeur et de distinction. Typiquement le rouge ‘océanique’, même si l’Atlantique, à vol de mouette, se situe à plus de 100 kilomètres. J’ai servi le vin un peu frais: il prend de la puissance dans le verre, en se réchauffant lentement. Profil encore jeune, peu en rapport avec un confinement de 10 ans+ dans la bouteille. M’évoque les meilleurs rouges de Loire, via la proximité avec le cabernet franc. Et autant avec le pinot noir !
L’appellation, c’est Monterrei, sise là où Espagne et Portugal s’enlacent. La frontière portugaise n’est distante que de 17 kilomètres. On ferait du vin ici depuis l’époque romaine.


Cépages: mencia, bastardo, caiño redondo en proportions inconnues. La mencia (avec l’accent tonique sur le ‘i’) est LE cépage rouge emblématique de la Galice et de l’extrême nord-ouest de la Castille (appellation Bierzo). Le bastardo est le nom local du …trousseau jurassien ! Autre synonyme: merenzao. Quant au caiño redondo, c’est un cépage obscur, possiblement apparenté à un vieux cépage du Sud-Ouest, le camaraou noir. Bien étudier ceci par cœur, c’est une possible question d’examen…
Information au sujet du Domaine: je lis que tout est certifié bio depuis 2005. Projet initié en 1991 par José Luis Mateo, avec la volonté de remettre à l’honneur les cépages locaux. Rencontre avec Raul Perez en 2000 (Raul Perez est vraiment partout …y compris dans le magasin d’Anthocyane, avec la cuvée Ultreia Saint-Jacques). Domaine de 24 hectares, sur 34 parcelles différentes. Géologie entre schistes et granit, sables et argile (rien que ça). Altitude des vignobles: entre 360 et 900 mètres.
