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Le Rocher des Violettes, des nouveautés

La pureté et la précision des vins, dans les deux couleurs, n’ont aujourd’hui que peu d’équivalents dans la région. Les blancs nous procurent l’émotion d’un domaine deux étoiles; les rouges s’affinent encore.

Le Guide des Meilleurs Vins de France, édition 2022, page 568
Clémence et Xavier

Ce domaine de Touraine, aujourd’hui basé à Dierre, est décidément une excellente adresse pour se fournir en Montlouis subtils et précis. Il y a longtemps déjà, j’ai rencontré à plusieurs reprises le vigneron Xavier Weisskopf et son épouse Clémence. C’était du temps où leur cave était encore située à Amboise, en haut d’une rue pentue, le long de La Loire, la rue du Rocher des Violettes. Il ne faut pas chercher plus loin l’origine du nom du Domaine…

L’importateur chez qui je m’approvisionne m’a fait comprendre que le public flamand n’était pas vraiment friand de vins de Loire rouges et que, en bonne logique, il s’abstiendrait donc de les importer. Dommage. Mais pas irréversible ! Après moult lobbying de ma part et par la grâce d’un millésime particulièrement réussi, je peux enfin, une petite larme à l’œil, vous proposer le Côt du Rocher des Violettes 2020. Et comme les bonnes nouvelles viennent par paires, un nouveau Montlouis vous également proposé, à savoir Les Borderies 2020.

Le Pétillant Originel, le Côt, Touche-Mitaine et Les Borderies

D’abord, ce superbe côt, en appellation Touraine. Ce n’est pas un cépage rare, c’est le synonyme du malbec argentin, c’est le cépage emblématique du Cahors, c’est un cep polymorphe et voyageur, encore connu sous les patronymes auxerrois, pied de perdrix et même coq rouge. Cette cuvée était habituellement élaborée exclusivement avec de très vieilles vignes. Sans surprise, le jus résultant se signalait par une couleur dense, beaucoup de concentration et une charpente tannique des plus solides. Direction la cave et pour de longues années. Petit changement de cap pour ce millésime 2020 avec l’incorporation d’une fraction de jeunes vignes (6 ans) en complément aux vieilles vignes (certaines étant très largement centenaires: 130 ans, ce qui nous ramène en 1892; mazette). Deux-tiers des grappes ne sont pas éraflées (vendange entière).

Résultat ? La couleur est dense, le nez est floral, puis sanguin avec du zeste d’orange, la structure tannique est solide … avec un charme supplémentaire qui rend le vin moins sauvage et moins massif. C’est diantrement juteux et chaque gorgée donne envie de lui attribuer une meilleure note ! L’apport des jeunes vignes est une réussite. Les 14% d’alcool sont parfaitement absorbés par la matière. Elevage d’un an en foudres et barriques de 500 litres.

Ensuite, un chenin de grande classe, en appellation Montlouis, construit sur un équilibre subtil entre 13% d’alcool et 15 grammes de sucre résiduel. Le nez évoque le biscuit, la bouche est très pure, élégante et précise, le sucre se montrant discret: juste assez pour conférer un charme aimable qui donne le sourire. Après quelques années de cave, il se transformera en vin à l’esprit sec. Un très bel apéritif ou un compagnon de choix pour un dessert pu sucré. Vignes de 40 ans. Fermentation et élevage en cuve inox pendant 7 mois.

Tant qu’à faire, je me plais à rappeler l’existence d’autres cuvées, en particulier le Pétillant Originel, une bulle originale; Touche-Mitaine, un Montlouis sec très réussi en 2019 et les Vignes de Michel 2018, cuvée de prestige.

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