
Le désarroi, l’absence de perspectives, l’imprévisibilité. Le déni ou le catastrophisme, faites vos jeux, faites votre choix. Les média qui hésitent entre rapporter les faits et s’ériger en donneurs de leçons. Les nombres qui perdent toute signification: 1.000, 10.000 et alors ? Les témoignages qui interpellent. La monopolisation de nos conversations par un et un seul sujet. Le vocabulaire pour dire sans avoir dit. Les comparaisons incessantes avec ailleurs ou avec avant. Les émotions légitimes qui finissent par obscurcir la perception du réel. Les classements de pays et de régions, comme un palmarès sportif. Les règlements de compte entre spécialistes. La tentation du repli sur soi, pour oublier. Les soignants fragilisés et stressés: la même chose en pire. Les systèmes, procédures, méthodes, baromètres, thermomètres en état de chaos. L’embrouillamini. Le doute, mes doutes.
Mes doutes. Dois-je mettre Anthocyane en hibernation précoce, considérant que mes petites tentatives pour vendre quelques bouteilles sont à la fois désespérées et pathétiques ? Dois-je renoncer parce que certains importateurs baissent pavillon et qu’ils postposent leurs dégustations ?
Comment savoir si vous êtes en recherche d’un commerçant en vins (qui se croit) un peu plus malin que le virus ou si vous estimez que, franchement, ce n’est pas l’heure d’acheter du jus de raisin, d’autant plus que cave, grenier et placards sont bourrés jusqu’à la gueule de bouteilles ?
Décision: je ne me résigne pas. A suivre. Molto presto.
