Vivino est une application pour smartphones et tablettes, disponible tant sous iOS Apple que sous Androïd-Google.
L’objectif de cette application est le partage d’informations, via une photographie de l’étiquette de la bouteille. C’est gratuit et fort simple à utiliser. L’interface est également disponible en français.
Vivino affirme disposer d’une base de données de plus de trois millions de vins et plus de quatre millions d’utilisateurs.
Je me pose trois questions: l’information est-elle pertinente ? L’information est-elle fiable ? Quelle est l’intention de celui qui créé l’information ?
Info pertinente = info utile, susceptible d’améliorer une dégustation, un achat ou de permettre d’approfondir une connaissance.
Info fiable = info exacte, cohérente et raisonnablement complète.
Disons que je viens de m’installer au restaurant et que je consulte la carte des vins. Mon œil s’arrête sur le Bouzeron 2011 du Domaine de Villaine.
Qu’affiche Vivino lorsque Bouzeron de Villaine est introduit dans la zone prévue à cet effet ? 20 réponses dont les perles suivantes: le Bouzeron de Stéphane Briday considéré comme un vin rouge. Un Bouzeron Aligoté de Bouzerone (avec “e” final), un Romanée-Conti (dont de Villaine est effectivement co-gérant), le Santenay 1er cru rouge du Domaine, etc…
Bref, le moteur de recherche ne se concentre pas sur Bouzeron ET de Villaine mais étend la requête à Bouzeron OU de Villaine. Bof.
Lorsque je clique sur A. et P. de Villaine, Bouzeron Aligoté puis sur 2011, apparaît une photo de ce vin en millésime …1998 affublé d’un prix de € 38. Un prix-caviste ? C’est une escroquerie ! Un prix au restaurant ? Pas moyen de le savoir. En moyenne, le vin est noté 3/5, mais c’est la moyenne d’une seule note !
Je clique à présent sur GFA A. et P. de Villaine Bouzeron puis sur 2011 : 78 notes pour une moyenne de 3,7/5 et un prix moyen de € 23. En creusant, je trouve en fait 25 notes, dont 8 avec un contenu.
Un peu perplexe, je me résous à commander autre chose…mettons un Aupilhac Lou Maset rouge 2012. J’en photographie l’étiquette, Vivino la reconnaît et me montre les infos relatives au Lou Maset… rosé. Pas de bol.
Garbage in, garbage out.
La qualité de l’information disponible est fonction de ce qui a été encodé par les gentils membres. Le formulaire d’encodage est très ouvert et les résultats, sans surprise, partent dans tous les sens.
Et comme le logiciel de reconnaissance optique se mélange régulièrement les pinceaux, ma conclusion est mitigée: bonne idée, mais mise en oeuvre très perfectible.
Je reviens un instant sur l’intention de celui qui créé l’information. Pour ce qui me concerne, c’est très simple: j’encode petit à petit les vins que je commercialise, avec leur prix chez moi. Me faire connaître est indispensable et Vivino pourrait y contribuer.